mercredi 15 juillet 2009

Rock en Seine : Programmation sélective (et subjective)

A l’usage des festivaliers, petit passage en revue – non exhaustif et très subjectif – de la programmation 2009.

Vendredi 28 août
A ne rater sous aucun prétexte : Oasis, Yeah Yeah Yeahs, James Hunter
A voir : Vampire Weekend, Just Jack, Bloc Party, Madness
Même avec 4 grammes et des boules Quiès, ça ne va pas être possible : Amy McDonald, Keane

Samedi 29 août
A ne rater sous aucun prétexte : Ebony Bones, Birdy Nam Nam
A voir : Faith No More, Noisettes, Calvin Harris, The Horrors

Dimanche 30 août
A ne rater sous aucun prétexte : MGMT, Eagles Of Death Metal, Macy Gray
A voir : The Prodigy, Samy Decoster

L’invité mystère
Cette année, les programmateurs du festival nous la jouent petit cachotier avec cette mystérieuse annonce : "Les Petits Pois" est le nom de code sous lequel se cache le dernier groupe à rejoindre l’affiche de Rock en Seine 2009. On sait peu de choses de ce combo mystérieux, si ce n’est qu’il serait composé d’habitués des grandes scènes rock internationales, qui joueraient pour la première fois ensemble sur quelques rares festivals cet été, et que leur concert devrait faire beaucoup de boucan…".
Vos pronostics ? Tous semble désigner The Dead Weather, le side-project de Jack White – grand habitué de Rock en Seine avec trois participations (deux avec les Raconteurs, une avec les White Stripes). A moins que ce ne soit Them Crooked Vultures, projet rock ô combien excitant regroupant Dave Grohl, Josh Homme et John Paul Jones.
Nirvana + Queens Of The Stone Age + Led Zeppelin : ça va faire couler pas mal d’encre dans la presse rock ! A déguster en avant-première à Rock en Seine ?
Lire également l'article sur Froggy's Delight.

mardi 14 juillet 2009

Rock en Seine : Interview François Missonnier (extraits)

Vous trouverez l'interview complète sur Froggy's Delight.

A trois semaines du coup d’envoi des festivités, François Missonnier – le directeur et fondateur de Rock en Seine – répond aux questions de Froggy's Delight. L’occasion de dresser un petit tour d’horizon du festival et se préparer en douceur à investir le domaine national de Saint-Cloud les 28, 29 et 30 Août prochains.

Oasis à Rock en Seine, c'était une envie que vous aviez depuis longtemps ?
Oui, ça date même d’avant la naissance de Rock en Seine.

Y a-t-il des groupes ou des artistes qui ne sont jamais passés à Rock en Seine et que vous rêvez de programmer un jour ?
Oui, bien sûr, il y en a beaucoup. Et il y en a de nouveaux qui apparaissent chaque année. Quelques noms ? Les Strokes, Gorillaz… David Bowie !

Quels sont les artistes dont les prestations vous ont le plus impressionné lors de leur passage au Domaine National de Saint-Cloud ?
Je ne suis pas le mieux placer pour dire puisque malheureusement, j’en rate plein mais je dirais PJ Harvey, les White Stripes, Arcade Fire, Queens of the Stone Age, Radiohead bien sûr et… The Streets l’an dernier !

Si l'on regarde les sélections Avant-Seine des éditions précédentes, il y a toujours plusieurs des groupes programmés qui ont depuis confirmé les espérances placées en eux (Herman Düne, Hushpuppies et Stuck In The Sound en 2005, Fancy, Neïmo et Rhesus en 2006, Hey Hey My My, Housse De Racket et Nelson en 2007, Brooklyn et Molecule en 2008). Parmi les groupes sélectionnés cette année, quel serait votre favori, celui que vous trouvez le plus prometteur ?
Vu le niveau de la sélection que je trouve très élevé et, en plus, particulièrement diversifié cette année, tous ont vraiment leur chance, chacun dans son style musical : de la soul jazzy d’Hindi Zahra au rock de Cheveu, en passant par la pop des Gush ou de Lily Wood.

Quels sont les groupes programmés cette année que vous attendez avec le plus d'impatience ?
Faith No More – jamais vu sur scène !

Qu'est-ce qui vous a donné envie, il y a quelques années, de créer ce festival ?
Combler un manque en Île-de-France à une période (début des années 2000) où le rock redevenait hyper excitant.

La place de Rock en Seine dans le calendrier des festivals européens (tout à la fin de l'été) ne rend-elle pas plus difficile la constitution de la programmation et la venue des spectateurs ?
C’est vrai que passer après tout le monde rend encore plus important le fait de se différencier, mais le fait d’être à Paris et ses 2000 concerts annuels nous condamnent de toute façon à l’originalité.

Amy Macdonald et surtout Keane, ce sont deux artistes qui vont ramener un nombre certain de spectateurs. Mais comparé au reste de la programmation, n'est-ce pas une faute de goût ?
Chacun ses goûts et son opinion sur chacune des tendances de la prog – c’est aussi le principe du festival !

Avez-vous trouvé les 45 illustrateurs pour votre projet "Rock'Art" ? Ont-ils déjà choisi le groupe qu'ils allaient dessiner ?
Oui et nous avons même reçu les premières affiches – ça s’annonce absolument fantastique !
Sera-t-il possible aux festivaliers d'acheter ces affiches sur les stands de merchandising du festival ?
Mieux que ça : nous proposerons un portfolio qui regroupera les 45 !

L'esprit de Rock en Seine est de proposer des approches du rock un peu décalées, ou plus inhabituelles (Rock en Bulles, Art'Rock, Rock Folio, Mini-Rock en Seine) : y a-t-il des projets dans ce genre qui n'ont pas encore abouti et que vous voudriez mettre en place pour les éditions futures ?
J’aimerais monter un projet autour de la mode – une des plus grandes influences indirectes du rock est qu’il a changé la manière dont les gens s’habillent, ce qui est quand même assez fort pour un courant musical – et du jeu vidéo, où sans même parler de Rock Band ou Guitar Hero, les influences croisées sont nombreuses et marrantes.

La situation de Rock en Seine sur l'échiquier des festivals européens semble à mi-chemin entre deux conceptions : tout en misant sur les Avant-Seine, Rock en Seine attire beaucoup de monde sur ses grosses têtes d'affiches alors que d'autres festivals misent davantage sur la découverte de groupes moins "grand public" (comme la Route du Rock à Saint-Malo ou le Primavera Sound Festival à Barcelone par exemple). Mais d'un autre côté, bien qu'étant un gros festival, vous restez indépendant et à des années lumières des grosses machines que sont le Main Square Festival, Glastonbury, Reading et Leeds, tous contrôlés par la multinationale Live Nation... Quelle est votre position sur tout ça et où se place Rock en Seine dans la multitude des festivals rock se déroulant chaque été ?
C’est vrai que nous nous situons à une croisée de chemins – avec un équilibre qui nous correspond. C’est un bonheur de pouvoir programmer des artistes majeurs comme les Pixies, Radiohead, Björk et Rage Against The Machine, ou Oasis et Faith No More cette année ! Ces artistes – têtes d’affiches comme vous dites – ont fait ou font encore l’histoire du rock et proposent souvent des expériences de concerts extraordinaires.
L’autre intérêt de leur présence, c’est que le nombreux public qu’ils attirent se retrouve présent pour découvrir tout l’autre pan de la programmation : les jeunes talents français – avec les Avants Seine – mais aussi internationaux. C’est la réussite de cette alchimie qui fait l’intérêt d’un festival sur le long terme. Et le dosage de tous les ingrédients (et non seulement sur la programmation, mais aussi sur l’accueil du public, les animations proposées…) qui fait sa personnalité.

lundi 13 juillet 2009

Avignon - Festival Off (7-11 Juillet 2009)

Parlons un peu de théâtre pour une fois. Et quoi de mieux qu'un périple en juillet à Avignon pour s'immerger dans ce monde ? Pendant le Festival, la ville se transforme en une bulle de liberté créatrice où chacun essaie de tirer son épingle du jeu : artistes de rue, troupes morbides, acteurs anonymes ou renommés, danseurs de hip-hop et mousquetaires se côtoient dans un joyeux bordel exhibitionniste. Les troupes rivalisent d'ingéniosité pour attirer l'œil du spectateur. C'est que faire le tri entre la pléthore de pièces et spectacles en tous genres est une vraie gageure : à vue d'œil, on recense pas loin de 2000 représentations par jour...

Difficile par conséquent de se faire une idée à partir du programme, nous aurons donc recours au système B : Bouche-à-oreille, Ballades dans les ruelles et Bières en terrasse. Si certains choix coulent de source (pour certaines pièces, nous n'irons pas plus loin que le titre, voire l'affiche : "Faites l'amour avec un Belge", "Les monologues du pénis", "Ma femme me prend pour un sextoy", "Ma voisine ne suce pas que de la glace !", "Plus c'est long plus c'est...", "Un homme viiite !", "Jeune con recherche appart en coloc" (avec Félicien de Loft Story 2...), "Et Dieu créa les folles",...), constituer notre programme de la semaine n'est pas chose aisée. Une fois cela fait, la course d'orientation dans Avignon peut commencer (la carte de la ville est d'ailleurs l'élément indispensable de tout festivalier qui se respecte). Au détour d'une quinzaine de spectacles, révélations, pièces imbuvables et moments hilarants rythmeront notre séjour.

Stones (Compagnie Orto - Da, Théâtre Buffon) : le rideau s'ouvre, offrant au regard du public une statue humaine illustrant l'Holocauste. A partir de ce point de départ figé, les cinq mimes se mettent progressivement en mouvement, donnant vie à la statue. Le reste du spectacle est constitué de divers tableaux évoquants la persécution des Juifs durant la seconde guerre mondiale. Malgré quelques longueurs - en début de spectacle notamment -, les acteurs offrent des moments savoureux. Enduits de glaise des pieds à la tête - ce qui donne aux statues une véracité remarquable-, ils parviennent avec justesse et humour à détourner les symboles de l'Holocauste et à en tirer des ressorts poétiques et comiques : les barbelés encerclant le camp de concentration servent tour à tour de harpe ou de grille de morpion géante; les étoiles de David phosphorescentes se croisent dans un splendide ballet nocturne, avant de venir se figer sur la poitrine de leurs propriétaires; les bulles de savon offrent un répit ludique sous la douche de la chambre à gaz,... Rivalisant d'inventivité, la troupe parvient à insuffler de la poésie au sein de la noirceur du propos. Le message ne s'en ressent que plus fortement. Parfois poignant, souvent drôle, et toujours déconcertant, Stones interpelle et fait partie des rares spectacles qui arrivent à divertir tout en participant à notre mémoire collective.


Prévert Pour Vivre (Théâtre Lumière - Présence Pasteur) : ce spectacle, reprenant des textes de Prévert connus pour certains, relativement obscurs pour d'autres, avait tout pour être alléchant. D'ailleurs, Christophe Feltz, l'interprète masculin, parvient à tirer son épingle du jeu. Malheureusement, on ne peut pas en dire de même pour son acolyte féminine (Catherine Javaloyès). D'une part, elle ne parvient pas à retranscrire l'émotion des textes de l'écrivain français, d'autre part, elle aura surtout brillé par sa stupéfiante absence de dessous... Plutôt mal servi par une mise en scène quelque peu fainéante et des intermèdes musicaux pas franchement indispensables, ce spectacle est inégal. Certains passages restent très intéressants, mais d'autres vraiment barbants.

Mon Alter Hugo (Gérard Berliner - Théâtre Le Palace) : ne tournons pas autour du pot : ce spectacle est absolument navrant. L'affiche et les commentaires du programme du festival étaient pourtant une fois de plus de bonne augure. Sous prétexte de vouloir démocratiser la vie et l'oeuvre d'Hugo, Gérard Berliner nous sert un indigeste tour de chant digne des pires comédies musicales, entrecoupé de splendides récitations de textes. En effet, si les passages parlés - où l'acteur déclame avec passion, verve et talent les textes de l'auteur - restent de bons moments, les parties chantées gâchent tout et sont à proprement parler insupportables. A tel point que, passé la moitité du spectacle, l'écouter chanter relève de la souffrance physique. Rendre hommage à Victor Hugo est une intention on ne peut plus louable, et Gérard Berliner le fait avec une émotion non feinte. Mais le traitement musical de la vie d'un des plus grands auteurs français est tout simplement consternant (outre des niaiseries telles que "aimer c'est plus que vivre" chantées à longueur de spectacle, il arrive entre autres à massacrer Le Poème de Léopoldine et à le rendre indigeste. Un sacré exploit...). On s'étonne par conséquent du succès connu par cette pièce (nommé pour le Molière du meilleur spectacle musical, des centaines de représentation à Paris et en Province depuis 3 ans) et on lit avec effarement et incompréhension les critiques unaniment dythirambiques.

Les Bonimenteurs (Jean-Marc Michelangeli et Didier Landucci - Cour d'Honneur de la Faculté des Sciences) : Avec les Bonimenteurs, on est en terrain connu : aucun risque d'en sortir déçu. Après les avoir vus il y a quelques années dans un minuscule théâtre parisien, c'est avec joie que nous les retrouvons à Avignon, en plein air. Le duo rend noblesse à l'idée d'improvisation, sur un ton résolument comique. Leur spectale fait mouche, et le fou rire est garanti. Les resorts comiques du duo semblent inépuisables, ils jonglent avec les mots comme d'autres avec les balles. Il faut les voir tenter de mettre en situation la notion de concupiscence dans un monde post-apocalyptique où le béton a imposé sa loi (les thèmes d'improvisation, choisis par les spectateurs, sont en général particulèrement ardus, ce que les acteurs ne manquent pas de faire remarquer). Imbuvable, au premier abord ? Oui, mais les deux clowns se jouent des situations les plus périlleuses (improviser une chanson sur le thème "4x4", et réussir l'exploit de faire chanter le refrain en choeur par le public) et des mots les plus incompréhensibles (essayer donc de tirer quelque chose de mots ou expressions tels que : "mitochondrie", "faire paquette", "A330", "expectorer", "liposuccion",...) pour le plus grand plaisir de nos zygomatiques. Un vrai régal.

Movin' Melvin Brown "Me, Ray Charles and Sammy Davis Jr." (Melvin Brown - Théâtre Notre-Dame) : S'il y a bien une chose qui saute aux yeux, c'est l'amour fou que Melvin Brown voue à la soul music, aux claquettes et au music-hall dans son ensemble. Son spectacle est un hommage respectueux et touchant à deux de ses idoles : Ray Charles et Sammy Davis Jr. Le moins que l'on puisse dire, c'est qu'il leur fait honneur. Melvin Brown met une telle conviction et une telle ferveur dans sa voix et ses pas de danse qu'il fait aisément voler en éclat les quelques défauts de son show. Il parvient à se mettre la salle dans la poche en deux claquements de chaussure et nous entraîne avec délice dans son univers de paillette. Emouvant hommage et très beau show.


Polymachin (Les Cruellas - Théâtre du Bourg Neuf) : Preuve est faite que le bouche-à-oreilles est la meilleure façon d'aborder le festival d'Avignon. Sans lui, on serait passé à côté de cette remarquable pièce : peu d'affiches dans la ville, pas de tentative de persuasion dans les rues, pas de représentation dans l'Hexagone auparavant. Polymachin fait clairement partie des quelques bijoux noyés au milieu du fatras des spectacles Avignonais et qu'on n'aurait pas forcément eu l'idée d'aller voir. Les Cruellas sont un duo d'actrices sénégalaises (Marième Faye et Madia Ndiaye, qui vivent à Dakar) à la complicité évidente. Polymachin révèle ces deux comédiennes drôles, espiègles et attachantes. Au fil de dialogues savoureux et sans tabou, le duo dresse un portrait de l'Afrique tour à tour hilarant, osé, tendre ou subversif et qui, surtout, sent le vécu. La mise en scène, sobre mais futée, sert parfaitement le propos. Le tout est remarquablement bien joué et touche juste à plusieurs reprises. Avec comme fil rouge le thème de la polygamie, Polymachin donne tout son sens à la notion de rire militant : l'humour donne ici plus de poids au message. La pièce est lucide et sans concession, impertinente et fine. On ne s'ennuie pas une seule seconde. On ne peut que vous conseiller chaudement ce spectacle : toutes les personnes à qui nous l'avons conseillé en sont resorties ravies.

La Fontaine Fables (Compagnie Roseau - Espace Roseau) : pas grand chose à dire de cette mise en scène des fables de La Fontaine, si ce n'est que le jeu des acteurs n'a aucune nuance (ils semblent n'être dôtés - surtout l'interprète féminine - que de trois registres d'interprétation : hystérie, grimace ou chuchotement), que l'ensemble est globalement plat et peu passionnant, et qu'à quelques exceptions près, elle ne fait pas grâce aux textes de La Fontaine.






Gainsbourg, moi non plus (Coup de Poker / Gevrey Chambertin - La Tâche d'Encre) : servi par d'excellents musiciens jazz (un contrebassiste, un guitariste et un violoniste-guitariste), Gevrey Chambertin recrée l'univers de Serge Gainsbourg à travers ses chansons, sa voix et sa posture inimitable. La ressemblance est d'ailleurs parfois frappante et la précision de l'interprétation révèle un mimétisme impressionnant. Gevrey Chambertin évite l'écueil du "best of" (il compile en trois minutes chrono les titres les plus connus de Gainsbourg dans un meddley jazzy) et privilégie les chansons du début de sa carrière (fin années 50-début 60), laissant la part belle aux textes du grand Serge et à ses cruels mais délicieux aphorismes. Le spectacle transpire la passion et le respect, les chansons sont superbement reprises. Mais plus qu'un concert, c'est vraiment un spectacle musical de haut vol auquel nous assistons : le groupe met en scène sur un ton comique les petites phrases caustiques de Gainsbourg, et c'est souvent très drôle.


Beaucoup de bruit pour rien de William Shakespeare (Compagnie Philippe Person - Théâtre du Balcon) : version déjantée de la pièce de Shakespeare, recontextualisées dans les années 50. L'on y croise deux officiers de l'U.S. Army dont l'un est fou d'Elvis Presley (Bénedict) et l'autre amoureux transi et naif (Claudio), une pimbèche émasculatrice qui s'assumme (Béatrice), un patriarche féru de Coca-Cola (Léonato), un mafieux sicilien (Don Juan), une femme de chambre nymphomane (Marguerite), une fille docile (Hero),... D'une comédie romantique classique, la troupe parvient à tirer une pièce hilarante où les personnages sont plus barrés les uns que les autres. Ce cocktail explosif fait souffler un vent de fraîcheur et de folie sur la pièce. Cette liberté de ton revendiquée est une vrai réussite : inspiré, excellemment interprété, extrêmement drôle, on resort de ce spectacle enchanté.

Les Contes de la Petite Fille Moche (Teatro Pazzo et La Traverscène / Julien Daillère - Théâtre Tremplin) : Julien Daillère, seul sur scène, plante le décor d'une cour de récréation avec ses enfants jouant et riant en toute innocence. Mais cette innocence n'est que de surface, semble nous dire l'acteur : il nous emmène tout au long de la pièce dans la tête d'enfants d'école primaire, nous fait partager leurs pensées, des plus sombres au plus naïves. Paré d'un masque (un pour chaque personnage), il distille six saynètes où il passe en revue les types enfants que nous avons pu être plus jeunes ou qui ont pu être nos copains d'école : la petite fille moche et grosse (et qui le sait), le garçon rebelle dont les parents ont divorcé et qui ne veut pas qu'on le commande, la fille intello et anxieuse qui déteste ses lunettes, la petite fille noire adoptée, la fille qui sait qu'elle est stupide et le petit garçon qu'on prend pour une fille. L'interprétation, très subtile, nous fait plonger dans nos souvenirs d'enfance. Elle nous rappelle que la tête d'un enfant est traversée par des tas de questions et d'interrogations qui nous font sourire maintenant mais qui sonnent terriblement vraies et sont parfois dures à vivre. Les Contes de la Petite Fille Moche est une chronique poétique, très juste et touchante de l'enfance dans ce qu'elle a de plus cruelle.

mardi 7 juillet 2009

-M- : nouvel album et tournée à la rentrée

En ce début d'été, les choses s'accélèrent concernant le retour sous les projecteurs de -M-. Resté (trop) longtemps dans l'ombre et ayant multiplié les collaborations depuis ces dernières années (Enregistrement de "L'Eclipse" avec Sean Lennon (reprise de "Parachute"), B.O. de Ne Le Dis A Personne, participation au conte musical composé par son père Louis Chedid : Le Soldat Rose, album et tournée avec Vanessa Paradis, participations aux albums d'Arthur H, Brigitte Fontaine, Thomas Dutronc, Amadou & Mariam, ...), Mathieu Chedid semble enfin décidé à sortir de sa tannière. Actuellement en tournée au Canada, notre super-héro du rock national vient d'annoncer quelques supplémentaires à Paris au printemps.

Après avoir investi La Cigale du 8 au 12 Décembre 2009 (5 dates dont les places se sont arrachées en quelques minutes) et effectué une tournée dans toute la France cet automne (Clermont-Ferrand, Lyon, Béziers, Nantes, Toulouse, Marseille, Annecy, Grenoble, Lille et Metz), -M- posera ses valises à l'Olympia pour 8 soirs (du 20 au 23 et du 26 au 29 Mai 2010). Précipitez-vous sur les tickets, il est fort probable qu'il ne restera plus rien d'ici quelques jours (heures ?).

On ne sait pas grand chose de son nouvel album, mais le peu que l'on ait lu et entendu suffit amplement à attiser notre curiosité. Malgré ce qu'il laissait supposer lors de sa dernière tournée (à l'issue de laquelle il semblait lassé de son personnage), Mathieu Chedid reviendra bel et bien sous les traits de -M-. 5 ans après Qui De Nous Deux, il sortira un nouvel album à la fin de l'été (le 31 août en digital, le 7 septembre en physique (CD et DVD)), intitulé Mister Mystère... Un extrait est dors et déjà écoutable en ligne : il s'appelle Le Roi Des Ombres, et c'est du -M- pur jus. Plus qu'un mois et demi à attendre...