lundi 31 août 2009

Rock en Seine J3 : petits pois carotte (Dimanche 30 Août 2009)

Festival couvert pour Froggy's Delight.

Point d'orgue du festival, ce dimanche est aussi la plus excitante des trois journées (sont attendus Macy Gray, Eagles Of Death Metal, les fameux "Petits Pois", MGMT, Klaxons et The Prodigy). On entame l'après-midi avec le rock puissant et mélodique de Metric. Efficace, carré, envoyé avec un gros son. Emily Haines, la chanteuse en robe blanche, saute, tente tant bien que mal de secouer un public amorphe. Même si cela manque d'originalité, ce n'est pas mal du tout. Mais on préfère largement le projet solo intimiste de la chanteuse (Emily Haines & The Skeletons), qui a autrement plus de caractère que les gentilles pop song de son groupe.

Après Gush vendredi, le programme nous laisse enfin un moment de libre pour aller voir un autre groupe des Avant-Seine : Lilly Wood & The Prick. Ce duo (Lilly Wood au chant et The Prick aux claviers), accompagné d'un batteur et d'un guitariste, propose une pop sucrée matinée tantôt de folk tantôt d'électro. C'est sympa, mais il manque encore quelque chose pour que l'on soit complètement convaincu. Un peu plus de caractère ? La mélodie ultime ? Moins de réserve ? Un peu tout cela à la fois. On passe quand même un bon moment sous le soleil dominical. Lilly Wood chante très bien, on apprécie également leur bonne reprise de "L.E.S. Artistes" de Santigold (exit le "o" de Santogold).

Après James Hunter vendredi et en attendnt Macy Gray, le swing est une nouvelle fois à l'honneur avec Robin McKelle. Secondée par un combo classique (orgue Hamond, basse, batterie, saxo, trompette, trombonne à coulisse), elle offre d'honnêtes chansons jazzy parfaites pour ce début d'après-midi. Sa très belle voix soul ne souffre aucune discussion, mais on aimerait qu'elle extériorise davantage. Elle a du mal à se lâcher, semble crispée. Bref : faire le show, ce n'est pas son truc. On passe tout de même un bon moment, ponctué par deux reprises sympathiques et judicieuses ("Eleanor Rigby" des Beatles et "Lonely Avenue" de Ray Charles).

On a un peu perdu de vue Macy Gray, à vrai dire depuis son remarquable premier album (On How Life Is, 1999). On la retrouve donc dix ans plus tard, derrière son pied de micro argenté et scintillant. On constate que sa voix soul, rocailleusse et écorchée, n'a rien perdu de sa superbe. On recense à ses côtés un clavier, une guitariste, un bassiste, un batteur, un percussionniste et deux choristes bien en chair. Très à l'aise sur scène, décontractée, elle alterne judicieusement entre nouveaux et anciens titres. Ceux d'On How Life Is reçoivent immédiatement l'approbation du public ("Sex-O-Matic Venus Freak", "Why Didn't You Call Me", "I Try"). La musique de Macy Gray brasse plusieurs genres : Soul, R&B, Hip-Hop, et même Trip-Hop sur un titre où elle laisse la musique s'installer et respirer. Elle est en quelque sorte le pendant soft d'Ebony Bones. Elle distille quelques clins d'oeil à Michael Jackson, Tina Turner, Jackson 5 et Bob Marley. Après un intermède musical marrant où un uluberlu sappé comme Mario Bros parcourt la scène en brandissant à la foule un panneau où est inscrit en gros "CRIEZ !" (le public s'exécutant sans broncher), le groupe entâme "Oblivion" (titre présent sur The Id, le second album de la chanteuse). Mario Bros fait défiler sur son panneau les paroles de la chanson (référence à Bob Dylan et son clip de "Subterranean Homesick Blues"), alors que le titre vire en ska. Vient le final incontournable et langoureux avec forêt de bras levés, briquets et public chantant en choeur : "I Try", le tube planétaire de la chanteuse, toujours aussi beau. On ressort ravi de ce show qui, sans être renversant, n'en demeure pas moins passionnant.

Un crochet par la Scène de la Cascade pour constater que Sliimy, le soit disant Mika français, ne tient pas la comparaison avec son confrère anglais : il paraît bien seul sur cette grande scène. Vêtu d'une veste dorée à paillettes, mèche de côté comme il se doit, sa voix efféminée ne nous dérangerait pas si elle n'était pas si maniérée. Quelques chansons sympathiques (la reprise de "Womanizer", "Wake Up", "Trust Me") mais pas franchement transcendantes : cela fait bien peu pour conquérir un public de festival.

Les choses (très) sérieuses commencent avec Eagles Of Death Metal sur la Grande Scène. Il est 17h59, en coulisses apparaît Josh Homme : le nom du groupe mystère caché derrière le sobriquet de "Petits Pois" ne fait désormais plus aucun doute, et on en frémit d'avance. Avant même le premier accord de guitare, Jesse "Boots Electric" Hughes fait déjà son malin, sonde la foule, la regarde droit dans les yeux l'air de dire :"Vous êtes venus pour voir un putain de bon concert de rock & roll ? Here we are baby !". Il n'en rajoute pas et cultive son image d'obsédé sexuel en draguant à tout va (dès la fin de la deuxième chanson, il adresse un message aux filles de l'assemblée, qui "peuvent venir sur scène toucher sa moustache, elle est juste ici"). Il fait le pitre entre deux morceaux, ponctue chacune de ses phrases adressées au public par un "Can u dig it ?", sort un peigne pour se coiffer la moustache et replacer les trois cheveux de son guitariste, souffle sur ses doigts tel un as de la gâchette avant de balancer ses riffs mortels,... Bref, les Eagles Of Death Metal ne se prennent pas au sérieux et transmettent avec jubilation cette tension sexuelle inhérente au rock. Le groupe assure comme une bête (même si le son aurait pu être plus puissant), sûr de sa force et de ses chansons. La set-list pioche dans les deux derniers albums (Death By Sexy, 2006 et Heart On, 2009) : "Cherry Cola", "Secret Plans", "I Want You Soo Hard (Boy's Bad News)", "Now I'm A Fool", "Heart On",... Le concert atteint son zénith lorsque Josh Homme - leader des Queens Of The Stone Age et moitié des Eagles Of Death Metal (mais qui ne prend pas part à leurs tournées) - rejoint Jesse Hughes pour chanter un "Wannabe In L.A." d'anthologie. Jesse fait semblant d'être surpris ("What a surprise ! I wasn't expecting that !"). Notre seul regret : qu'il n'y ait pas eu davantage de chansons de l'extraordinaire Heart On dans la set-list. Pour le reste, on a eu droit à un concert de haute volée. Leur heavy boogie cradingue est un pur moment de rock & roll poilu, et Eagles Of Death Metal s'impose comme le meilleur représentant actuel de rock hédoniste.


Dix minutes après son apparition aux côtés des Eagles Of Death Metal, on retrouve donc Josh Homme et son nouveau projet, Them Crooked Vultures (a.k.a. Les Petits Pois) sur la Scène de la Cascade. Les quatre membres du groupe entrent lentement sur scène, et celui qui se présentera un peu plus tard comme "Monsieur Homme" plaisante derrière son micro, sourire en coin et sûr de son effet : "Bonjour, nous sommes les Petits Pois". N'en déplaise à Faith No More, ce concert sera l'Evénement du festival (avec un grand "E"). Jugez plutôt du casting : au chant et à la guitare, donc, Josh Homme (Queens Of The Stone Age, Egles Of Death Metal, Kyuss), à la batterie Dave Grohl (Nirvana, Foo Fighters), à la basse John Paul Jones (Led Zeppelin), à la seconde guitare Alain Johannes (Queens Of The Stone Age). Que de beau monde ! Dans ce choc des générations, c'est d'ailleurs John Paul Jones qui, de loin, recueille la majorité des suffrages (le public scandant son nom à deux reprises). De génération en génération, Led Zeppelin reste un groupe cultissime, ce qui est rassurant. En attendant l'album, qui sortira vraisemblablement à l'automne, ce concert nous a complètement rassuré sur la qualité de la musique proposée par l'alléchant projet. Car Them Crooked Vultures est aussi excitant en vrai que sur le papier, ce qui n'est pas franchement le cas de tous les super groupes. Leur show est d'une sauvagerie inouïe et le public, échauffé par Eagles Of Death Metal, réagit au quart de tour en lançant un pogo énorme. Difficile de juger les titres sur une seule écoute, mais à croire ce qu'on a entendu, le disque risque de valoir son pesant de cacahuètes.

MGMT investit immédiatement après la Grande Scène. Comme à l'Olympia en Novembre dernier, il ne faut pas longtemps pour comprendre que MGMT n'est pas (encore ?) un groupe de scène. Ils semblent avoir du mal à retranscrire les splendides arrangements d'Oracular Spectacular, et les titres perdent de leur force. Est-ce pour cette raison que les quelques nouvelles chansons présentées aujourd'hui sont beaucoup plus nerveuses et directes ? Elles semblent en tout cas se détacher du psychédélisme lyrique de leur premier album. Le chant d'Andrew VanWyngarden, poussif, n'est pas non plus à la hauteur. Le public, qui connaît tout Oracular Spectacular par coeur, n'en n'a cure : il écoute sagement les nouveaux titres et s'extasie dès les premières notes de "Time To Pretend", "Electric Feel", "The Youth" ou "Weekend Wars". Décidemment, les gens chantent toujours aussi faux sur "Kids", qui provoque un remou monstre dans la fosse. Après la mention "Très Bien" de ses compères New-Yorkais vendredi (Vampire Weekend et Yeah Yeah Yeahs), MGMT ne récolte qu'un "Bien". On est sans doute exigeants, mais on attend clairement plus d'eux.

Les anglais de Klaxons, eux, ont vécu en 2007 un engouement comparable à ceux de MGMT. Leur premier album, "Myths Of The Near Future", comportait quelques pépites électro-rock accrocheuses et très bien produites. Suffisant pour que nos camarades d'outre-manche les proclame chef de file d'un soi-disant mouvement Nu-Rave, dont plus personne n'a cure aujourd'hui. Voilà de nombreux mois maintenant que le groupe planche sur la suite, leur maison de disque les ayant sommé de revoir leur copie après l'écoute de premiers titres "expérimentaux et psychédéliques", selon le chanteur. A écouter les nouveautés jouées lors du concert, on se dit qu'elles ne passeront peut-être pas à la postérité. Ils réutilisent la même recette que "Myths Of The Near Future", mais en moins bien. Par contre, les titres du premier album sont toujours aussi efficaces ("Golden Skans", "As Above, So Below", "It's Not Over Yet", " Totem On The Timeline", "Atlantis To Interzone").

Avant The Prodigy, on patiente avec CSS et leur fameux "Let's Make Love And Listen To Death From Above". Le concert des anglais provoque des mouvements de foule énormes, le public est en jump style pendant 1h30. Comme tout au long des 3 jours, la fosse soulève un nuage de poussière monstrueux (un des désavantages d'avoir un temps ensoleillé et sec), ce qui est fort désagréable à la longue. Rayon musique, rien de surprenant, les Prodigy font exactement ce que l'on attend d'eux, et plutôt très bien : beats lourds, son énorme, rugissements, frontmen carburant au Red Bull et à l'agressivité calculée. On se demande juste ce que vient faire là un guitariste qui sert de déco la moitié du temps. Logiquement, les titres de The Fat Of The Land ("Breathe", "Firestarter", "Smack My Bitch Up") sont les plus appréciés et les plus attendus. Mais, même si l'album ne rentrera pas dans les annales, les titres d'Invaders Must Die (sorti en 2009) font leur effet en live, chaque montée de testostérone rendant le public littéralement hystérique.

Rock en Seine se conclut cette année en beauté par un troisième jour passionnant et mené d'une main de fer par le duo Josh Homme / Jesse Hughes. Malgré le bug Oasis du premier jour, la 7ème édition du festival redresse la barre après une année 2008 moribonde.

dimanche 30 août 2009

Rock en Seine J2 : jambes de noisettes (Samedi 29 Août 2009)

Festival couvert pour Froggy's Delight.

Sur le chemin de la porte de Saint-Cloud, on se demande si la direction de Rock en Seine a décidé ou non d'interdire l'accès au festival à toute personne qui tenterait d'y faire pénétrer une bouteille d'Oasis. Et plus sérieusement, si la programmation du jour, moins attrayante que la veille, parviendra à maintenir le niveau.

Premier élément de réponse : Kitty, Daisy & Lewis. Curieux assemblage d'une batteuse parcourue de convulsions chamaniques (Kitty), d'une guitariste tâtant régulièrement du ukulélé (Daisy) et d'un pianiste gominé pratiquant la steel guitar (Lewis). Le tout forme un savoureux cocktail délicieusement rétro et furieusement rockabilly. Parfait hors d'oeuvre ludique au conséquent menu qui nous attend.

Pas le temps de rester jusqu'au bout, Noisettes va monter sur la Grande Scène d'une minute à l'autre. Le trio anglais, qui n'a pas choisi son nom en hommage à une pâte à tartiner, a débarqué sur la planète rock en 2007. Par la grâce d'un premier album insolent et rugueux (What's The Time Mr.Wolf) et de prestations live incendiaires, les Noisettes ont fait leur petite place et marqué quelques esprits. Mais ils ont visiblement décidé de viser plus haut avec leur nouveau disque (Wild Young Hearts). Par là, on entend conquérir le grand public. Au risque d'y laisser des plumes et de s'éloigner de leur spontanéité originelle ? C'est peu dire qu'avec Wild Young Hearts, les Noisettes retournent leur Perfecto. Ils troquent leur noisy-rock (vous avez dit noisy ?) pour un disco-rock taillé pour les radios FM. Et pourtant, force est de constater que l'album est une vraie réussite pop, émaillé de superbes mélodies ("Sometimes", "Every Now And Then", "Cheap Kicks", "Atticus") et très bien produit. On ajoutera que la moitié des titres sont clairement des tubes en puissance ("Don't Upset The Rhythm" et son "Go Baby Go Baby Go !" (Garbage pourrait demander des droits d'auteur), "24 Hours", "Wild Young Hearts", "Never Forget You", "So Complicated", "Saturday Night").

Ce virage à 180° place Noisettes sur les rails du succès. Mais il fait surtout écho aux changements de direction similaires opérés récemment (avec différents degrés de réussite) par les Yeah Yeah Yeahs (It's Blitz!) et Gossip (Music For Men). Où quand la quête de la célébrité n'exclut pas de vendre son âme. Le formatage radio est donc passé par là, et si les Yeah Yeah Yeahs et Noisettes parviennent à tirer leur épingle du jeu sans jamais verser dans la banalité, on ne dira pas la même chose du dernier Gossip.


Autre point commun entre les Noisettes et ces deux combos tortionnaires d'amplis : ils disposent d'un atout de taille en la personne de Shingai Shoniwa, leur chanteuse. Comme Karen O ou Beth Ditto, elle occupe tout l'espace, se donne sans calculer, nous accapare à chaque seconde. On ne la quitte pas des yeux. C'est que, outre un abattage scénique impressionnant (on la regarde, interloqué, monter les échafaudages et chanter "Atticus" la tête en bas. Sacrés abdos...) et sa splendide voix, elle dispose d'un avantage de poids par rapport à ses condisciples : un physique à tomber par terre. Malgré l'horaire matinal (15h30), nous retiendrons donc les Noisettes comme le show le plus sexy du WE et Shingai Shoniwa comme la plus belle voix et les plus belles jambes de cette édition.

Difficile après ça pour la fluette chanteuse de The Asteroids Galaxy Tour de soutenir la comparaison. Elle se présente bizarrement attiffée, avec une tenue d'actualité si l'on considère les 40 ans de Woodstock. On hésite entre la princesse et la sorcière blonde. Joli minois, sympathique voix proche de celle d'Olivia Merilahti (la sensuelle chanteuse de The Dø), mais une présence encore trop timide pour pouvoir espérer jouer un jour dans la même division que Shingai Shoniwa. Sonorités psychédéliques, refrains accrocheurs, mélodies entraînantes ("Around The Bend", "Lady Jesus") : ce groupe danois s'avère être une bonne petite trouvaille pop sans prétention, malgré des chansons un poil répétitives. Un groupe à suivre.

Ebony Bones : décidemment, après Noisettes, les filles de caractère sont à l'honneur cet après-midi à Rock en Seine. Le concert de la furie multicolore laisse un bilan mitigé. On a beaucoup aimé ses choristes (dansant sans aucune retenue, en transe du début à la fin du concert), son déguisement complètement barré, son super contact avec le public (elle a le show dans le sang et ça se sent), son énergie inépuisable, et on a adoré "The Musik" (appel irrésistible à la danse comme seules Santigold et M.I.A. sont capables de sortir actuellement). Mais malgré tous ses efforts, la foule est restée incompréhensiblement réservée, sans doute à cause du mauvais réglage sonore (trop de basses). Il est vrai aussi que toutes les chansons ne valent pas "The Musik" et "Warrior" et que le set de l'anglaise bariolée souffre de quelques moments faibles. L'ensemble reste de très bonne facture, mais on s'attendait à mieux.

Les canadiens de Billy Talent se coltinent un nom dur à porter. Grosses guitares, son lourd et saturé, rugissements, cris stridents : leur power-rock à la Green Day, bien qu'efficace, ne nous emballe pas vraiment. Ils font le boulot, mais sans grand talent. En se baladant de stand en stand, on tombe par hasard sur celui de SFR, où les Toulousains de The Red Lips donnent un showcase devant une bonne centaine de personnes. Energique, carré, inspiré : suffisant pour aiguiser notre curiosité. On ne serait pas étonné que l'on reparle d'eux un jour ou l'autre. Peut-être aux Avant-Scène l'an prochain ? On tombe également sur Dananananaykroyd, élu nom de groupe le plus imprononçable du festival 2009 (pour ma part, ils seront très vite renommés en "Nananana"). Le prix du nom le plus débile a été adjugé aux Eagles Of Death Metal. On tombe sous le charme de leur "Black Wax", joué avec le feu aux fesses et crié plus que chanté. Parfaite pillule énergisante avant de plonger dans l'océan glacial et tourmenté de The Horrors.


Après un premier album bruitiste qu'on a dû écouter en tout et pour tout deux fois (Strange House, 2007), les londoniens reviennent forts d'un second album autrement plus remarquable. Son titre, Primary Colours, est une vaste blague : la mariée est bel et bien en noir. Cette année, ils ont répondu présents (ils avaient annulé au dernier moment en 2007). Ils affichent un look sombre : jean slim de rigueur, avec mèche de préférence. Le chanteur tourne sur lui-même comme un damné, s'arrache les cheveux. On ne doit pas beaucoup se marrer chez The Horrors. Ces cinq british ne sont pas exactement ce qu'on appellerait des gendres idéaux. Ils portent d'ailleurs bien leur nom tant leur univers est noir et menaçant. Leur son froid et tranchant nous ramène droit à Manchester en 1980. Guitares stridentes et aiguisées, synthés froids à souhait : cinq spectres errent sur scène, ils ne s'adressent pas un regard. Le chanteur, Faris Badwan, fait office de prédicateur morbide, et on a régulièrement l'impression d'entendre Ian Curtis au micro. Malgré, ou grâce à cette atmosphère sombre, lourde, violente, la magie opère. Au final, le show des Horrors se révèle impressionnant, même si ce n'est pas vraiment le type de musique que l'on écouterait au réveil.

En arrivant devant la Grande Scène, noire de monde, on se rend compte que la côte de popularité de The Offspring est au beau fixe. Pourtant, les vétérans du punk ne sont pas franchement excitants musicalement parlant depuis la fin des années 90. Ils font d'ailleurs bien leur âge : les crânes se sont dégarnis et les ventres ont légèrement gonflé. Les Californiens alignent leurs tubes passés ("Come Out And Play", "All I Want", "Pretty Fly (For A White Guy)", "Hit That", "The Kids Aren't Alright"), chacun étant accueili par une ovation. Le public, venu en masse, est à fond. Il connaît les refrains par coeur, s'époumone. De notre côté, on regarde ça comme on reverrait un pote de collège perdu de vue : amusé, mais pas franchement convaincu de l'utilité de la chose. On pourrait ajouter que les américains ont l'air de se prendre au sérieux, n'adressent pas un mot au public, que Dexter Hollan chante régulièrement faux et que, cerise sur le gâteau, il nous a littéralement assommé avec un titre au piano absolument calamiteux.

La soirée commence très bien avec un set énergique de Calvin Harris, parfaite machine à danser électro-pop. Le public approuve et se trémousse au rythme des nouveaux titres de l'anglais. Son second album, Ready For The Weekend, s'avère aussi efficace que le précédent, dont Calvin Harris rejoue certains titres (notamment l'excellent "Merrymaking At My Place"). On change complètement de décor avec Faith No More, un des concerts-événements du festival (ce groupe culte des années 80 et 90 revient pour la première fois en France après dix ans de séparation). Un immense rideau rouge est déployé en fond de scène et les musiciens sont sur leur 31. On découvre un groupe en grande forme et affuté. Le show, servi par des guitares incendiaires, est d'une grande férocité. Mike Patton, le chanteur à la présence animale, rugit, bondit aux quatre coins de la scène. Mais rien n'y fait : on a du mal à comprendre le statut de groupe culte de Faith No More, et ce n'est tout bonnement pas notre tasse de thé.

Du coup on file voir School Of Seven Bells sur la scène de l'industrie. On y trouve des guitares bourrées d'écho, des voix aériennes splendidement entremêlées, un chant éthéré et monocorde, un tempo lancinant donné par une boîte à rythme. On a du mal à rentrer dedans au début, mais plus le concert avance, plus on apprécie. Le final de ce samedi est orchestré de main de maître par Birdy Nam Nam. Le gang électro français se distingue par sa formation : 4 membres, alignés devant nous, avec chacun un rôle bien défini et une personnalité propre. Ce qui les rassemble, c'est leur envie visible d'en découdre. Car l'enjeu de leur set est clair : nous en mettre plein les oreilles et plein la vue. C'est fort réussi et les spectateurs, en transe pour certains, passeront un peu plus d'une heure à sauter et crier. Malgré un final un peu trop long et un amour un peu trop prononcé pour le PSG (ils font crier au public "Ici, c'est Paris !" : on a envie de leur répondre que les fans du club de la capitale présents à Rock en Seine doivent se compter sur les doigts de la main), les Birdy Nam Nam remportent la partie haut la main à coup de montées épileptiques. Accessoirement, il est très instructif et agréable pour les spectateurs de voir sur les grands écrans les 4 DJ mixer en direct. On comprend alors un peu mieux ce qu'ils fabriquent sur leurs platines.

Dernier détail, qui peut s'avérer insignifiant mais qu'on se plaît à trouver fort révélateur : en patientant avant Offspring, le public lance un jeu grandeur nature intitulé "coucou, filmez-moi !". Le but est de se faire repérer par les cameramen pour passer sur les grands écrans et faire coucou à la foule. On voit alors des dizaines de personnes monter sur les épaules de leurs voisins pour obtenir leur quart d'heure de gloire warholien. Un individu montre même son postérieur à la face des milliers de spectateurs. Pas rassasiés, les festivaliers reprennent ce jeu grandeur nature avant Birdy Nam Nam, mais en mieux : là, les nanas filmées, peu farouches, montrent leurs seins, déclenchant une vague de plaisir chez les mâles de l'assemblée. La morale de cette histoire ? Un : certains sont vraiment prêts à tout pour passer à la télé. Deux : même avant, Birdy Nam Nam c'est carrément plus excitant qu'Offspring.

samedi 29 août 2009

Rock en Seine J1 : Noel a les boules... (Vendredi 28 Août 2009)

Festival couvert pour Froggy's Delight.

Arrivé au Domaine National de Saint-Cloud en avance, il est impressionnant de contempler le site complètement nu et se dire que dans quelques heures, 30 000 personnes se compresseront devant la grande scène pour voir les rois déchus de la brit-pop (depuis 1997, vous me direz). Il est d'ailleurs question d'Oasis dans les colonnes du 20 minutes de ce vendredi. Un article au ton volontairement décalé s'intitulant "Le pire festival de tous les mauvais temps" tente de prédire, avec une chronologie minutieuse et une bonne dose d'humour, la façon dont Rock en Seine pourrait tourner en fiasco total. Voilà ce que cela donne : "Vendredi 19h04, en coulisses les frères Gallagher en viennent aux mains lors d'une discussion à propos du plus mauvais chanteur du monde. Noel soutient que c'est Jay-Z, tandis que Liam estime que Damon Albarn est encore pire". Nous ne saurons sans doute jamais le fin mot de l'histoire, mais une chose est sure : les deux crétins mancuniens se sont effectivement foutus sur la gueule un peu plus tard dans la soirée, avec les conséquences que l'on sait. Nous y reviendrons.

Pour l'heure, nous n'avons d'yeux que pour James Hunter, qui est sans conteste ce qui se fait de mieux actuellement dans le rayon chanteur soul blanc. A l'image d'Eli Paperboy Reed, il recrée avec bonheur et un son volontairement vintage la soul music des années 60. L'écoute de son excellent quatrième album (The Hard Way, sorti l'an dernier), est d'ailleurs plus que vivement conseillée. Costard gris années 50, coiffure soignée qui lui donne un air de Leland Palmer (le père de Laura Palmer dans Twin Peaks), il semble rayonner sur cette Scène de la Cascade. Sans doute habitué aux minuscules clubs, ce n'est que justice que Rock en Seine lui offre l'occasion de s'exprimer devant un public plus conséquent. Remarquablement accompagné par un Orgue Hammond sosie de Bernard Laporte, une contrebasse, un batteur, un saxo alto tout droit sorti des Blues Brothers et un saxo ténor dont la tête n'est pas sans rappeler Jean-Michel Apathie, James Hunter enchante. Il enchaîne les titres parfaits, fait admirer son jeu de jambe digne de Federer et ne démérite pas non plus avec sa six cordes. Seule critique de ce concert trop court : pourquoi ne pas avoir joué davantage de titres de The Hard Way (pas de "Strange But True", "Carina" ou "The Hard Way", entre autres) ? Du coup, malgré l'excellente facture du concert, on reste un peu sur notre faim.

On change de style avec Just Jack, déjà croisé (et apprécié) ici il y a deux ans. Musique mise à part, ce british dégage beaucoup d'empathie : énormément d'envie et de plaisir à défaut de charisme, une bonne bouille, une simplicité convaincante et qui fait plaisir à voir (Kanye West ferait bien de s'en inspirer). Il harangue la foule avec succès, d'autant que les nouveaux titres accrochent immédiatement. Autant dire tout de suite que son dernier album (All Night Cinema, sorti cet été) risque de faire remuer plus d'un popotin sur les dancefloor. Pour le moment, il fait bouger celui des festivaliers, et lorsqu'il ressort de sa poche les tubes de son premier album ("Starz In Their Eyes", "I Talk Too Much"), la partie est définitivement gagnée.


Nous nous dirigeons ensuite avec circonspection vers l'autre bout du festival, où sévit actuellement le groupe anglais Keane. On se demande ce qui a bien pu passer par la tête des programmateurs de Rock en Seine pour avoir invité ces confectionneurs acharnés de pop mièvre (ce courant musical dans lequel nombres de tâcherons se sont embarqués après que Coldplay - avec autrement plus de classe - ait ouvert le sillon au début de la décennie). Il n'y a pas assez de mots pour décrire l'ampleur du désastre. On en profite donc pour faire un tour aux deux expositions Rock'Art et Rock Folio (cette année, Rock en Seine invite Robin, qui présente son projet Lift'in). Ce sont toutes deux de splendides réussites que même Keane en fond sonore ne parvient pas à gâcher.


Nous allons jeter un petit coup d'oeil à Gush sur la Scène de l'Industrie avant de revenir voir Yeah Yeah Yeahs. Cette première plongée dans la cuvée 2009 des Avant-Scène semble prometteuse. Pris deux heures plus tôt en flagrant-délit de superbes choeurs pop a capella au micro de Radio Nova, ces jeunes français se débrouillent pas mal du tout sur scène. Ils ont le look, l'attitude, de bonnes chansons aux influences pop 60's dans les guitares et soul dans les voix, ils chantent bien, ils maîtrisent leurs instruments (qu'ils s'échangent au gré des chansons). Reste à cette fratrie (deux frères et deux cousins) à gagner en assurance et en profondeur, et le succès pointera sûrement son nez.


Place maintenant aux Yeah Yeah Yeahs, qui s'annoncent comme l'un des points culminants de la journée. Les musiciens s'installent, entament une intro instrumentale. Puis Karen O entre, vêtue d'une robe dorée, d'un collant vert-bleu emprunté à Veronique et Davina et d'une parure de gros confettis dorés très clinquante. Tout de suite, on ne voit qu'elle et son costume scintillant. La chanteuse illumine instantanément la scène. Dès "Runaway", ballade déchirante qui ouvre les concerts du groupe, on est conquis. La voix de Karen O, limpide, puissante, parcourue de soubresauts, nous prend aux tripes. La suite sera du même acabit, avec une mention spéciale pour les merveilles que sont "Heads Will Roll" (le single du nouvel album des New-Yorkais), la fondatrice "Date With The Night" et ses décharges électriques, "Pin", ou encore les tubesques "Zero", "Gold Lion" et "Dull Life". Le constat est sans appel : les nouveaux titres passent haut la main l'épreuve du live. Le dernier album pouvait pourtant sembler décevant, mais tout compte fait, débarrassé de sa pesante moitié, It's Blitz devient une réussite. Des titres comme "Zero", "Heads Will Roll", "Dull Life" ou "Runaway" risquent de rester dans nos têtes pour un bon moment encore. Certes, le son du groupe est moins rock qu'à ses débuts. Les Yeah Yeah Yeahs ont évolué depuis l'aride et explosif Fever To Tell. Mais leur énergie est toujours là, et la présence magnétique de Karen O en est la plus belle expression.


Petit détour par le bar (il faut bien s'hydrater, vu la chaleur !), d'où nous suivons l'honnête et sympathique performance des revenants du ska Madness (confirmation : leur "One Step Beyond" reste, près de trente ans après, toujours aussi efficace). Place ensuite aux très attendus Vampire Weekend sur la Grande Scène. Comme Klaxons et MGMT dimanche, ils se présentent à Rock en Seine le cul entre deux albums. Le premier, éponyme, a fait sensation (à juste titre) l'an dernier. Le second est actuellement en préparation, et les New-Yorkais nous en délivrent quelques extraits prometteurs ce soir. Pour le reste, ils jouent sur du velours : les tubes du premier disque font mouche à chaque coup ("A-Punk", "Boston", "Mansard Roof", "Walcott", "Cape Cod Kwassa Kwassa", "One",...). Contrairement à ce que l'on pourrait croire, leur pop joyeuse à sonorité africaine, dansante et énergique, passe très bien dans le cadre d'un grand festival. Même s'ils semblent interloqués par l'ampleur de leur succès et par le monde présent devant eux, les Vampire Weekend démontrent qu'ils savent tenir une scène. Avant tout par la seule magie de leurs chansons, certes. Mais ils se montrent également très à l'aise, dégagent beaucoup d'énergie, parviennent avec brio à restituer la fraîcheur de leurs titres. Le public, très réceptif, reprend avec conviction les "Hey ! Hey ! Hey ! Hey" de "A-Punk" ou les "Blake's got a new face !" de "One". On comprend un peu mieux maintenant, après ce concert passionnant, la réussite du groupe et ce qui fait sa touche si particulière. Elle tient à trois éléments : le jeu de clavier, habile et immédiatement reconnaissable, l'excellent batteur Chris Tomson, et la voix nasillarde et aigue d'Ezra Koening. Et, accessoirement, leur look premier de la classe et la gueule d'ange du chanteur, dont les filles sont folles. Le concert se conclut en beauté avec un "Walcott" des grands jours.


Nous ne nous attardons pas car Bloc Party s'apprête à monter sur scène à l'autre bout du site, sur la Scène de la Cascade. Après quelques chansons, l'ennui s'installe malgré nous. Leur show nous fait le même effet que le dernier album (Intimacy, 2008) : il nous laisse de marbre. C'est trop sophistiqué et c'est dommage, car les rares moments où le groupe fait parler son énergie rock sont vraiment excellents. On regrette aussi le manque de mélodie de l'ensemble. "J'espère qu'aucun enfoiré n'ira dire qu'on n'était pas meilleurs qu'Oasis", provoque le chanteur. Malheureusement, ça ne devrait pas être trop compliqué, Kele. Même "Banquet", jouée pied au plancher, n'y fera rien. Trop de chichi, trop de blabla. Bloc Party a depuis trop longtemps (le premier album en fait) oublié une des bases du rock : aller à l'essentiel. Grande déception.

Grande Scène, 21h50. Ce vendredi affiche complet, preuve que les frères Gallagher et leur bande attirent toujours les foules. Il n'y a d'ailleurs jamais eu autant d'Anglais(es) au Domaine National de Saint-Cloud. La bière coule à flots, et l'immense majorité des festivaliers patiente pour Oasis. Ils n'ont aucune idée de la scène qui s'est déroulée à quelques mètres d'eux, en coulisses. Ca discute, ça plaisante, l'humeur est au beau fixe, ça débat sur la meilleure chansons d'Oasis, ça se dispute gentiment autour de la question "Oasis est-il encore un grand groupe ?", ... On plaisante avec nos amis sur l'épisode Amy Winehouse de l'an dernier. Puis on se fait la réflexion qu'après Yeah Yeah Yeahs et Vampire Weekend, un bon concert d'Oasis viendrait ponctuer avec bonheur une très bonne première journée. Malgré les comptes-rendus au mieux décevants, au pire désastreux de leurs concerts estivaux et les tensions de plus en plus visibles entre les deux frangins, nous restons confiants.

22h : quelque chose cloche. Le gang des branleurs mancuniens est supposé débarquer d'un instant à l'autre, mais... la scène ne semble pas prête, un nombre inhabituellement élevé de roadies s'affaire autour du matériel, on sent de la tension en coulisses. Ca bouge dans tous les sens, ce n'est pas bon signe. "Bon, ils joueront en retard", pensons-nous, un tantinet frustré. 22h02 : la barre des spots de lumière est redescendue au sol. Un frisson parcourt l'assemblée. 22h03 : un responsable de Rock en Seine prend le micro. "Noel et Liam se sont battus en coulisses. Le concert d'Oasis est annulé, leur tournée européenne également. Le groupe n'existe plus". La stupeur est totale, et les insultes ne tardent pas à fuser (ainsi que les gobelets en plastique). A chaud, on éprouve un mélange de déception, d'effarement (on savait que c'était possible, mais...), et le sentiment de vivre un moment tristement historique.

En rentrant, on peut lire ce message laissé par Noel sur le site du groupe : "C'est avec une certaine tristesse et un grand soulagement que je vous informe que je quitte Oasis ce soir. Les gens écriront et diront ce qu'ils veulent, mais je ne pouvais tout simplement plus travailler un jour de plus avec Liam. Je présente toutes mes excuses aux personnes qui ont acheté des billets pour les concerts de Paris, Konstanz et Milan". On entend parler ici et là d'une guitare appartenant à Noel et fracturée par son cadet; François Missionnier, le directeur du festival avoue que la bagarre est "allée très loin". Mais à vrai dire, cela n'a plus vraiment d'importance : Oasis, c'est fini. On conclura en constatant que cet épilogue est assez révélateur d'une carrière depuis longtemps en déclin (même si, c'est vrai, "The Shock Of The Lightning", c'est pas mal du tout...). Outre leurs deux chefs d'oeuvre du milieu des années 90 (Definitely Maybe en 1994 et What's The Story (Morning Glory) en 1995), les vétérans de la brit-pop sont aussi connus pour leurs frasques et leurs bagarres à répétition. Les mauvaises langues avanceront : surtout. Les frères Gallagher ne se parlaient plus depuis un bon bout de temps. Qui s'étonnera donc que tout ça se termine en bagarre ? Certains prétendront que c'était écrit. Nous préférerons dire que ça ne nous surprend pas outre mesure.


Oasis est mort, vive la musique ! Malgré l'hostilité latente du public frustré, Madness accepte courageusement de pallier la défection des Anglais. Ils donneront donc sur la grande scène leur deuxième concert de la journée. Nous préférerons aller jeter un coup d'oeil à Oceana qui, sur la scène de l'Industrie, propose une musique soul très sympa à écouter. Mais le coeur n'y est pas vraiment, on regarde ça de loin en sirotant notre bière. Puis Vitalic dégaine ses disques durs pour clore cette première journée avec ses bidouillages électro. Pas désagréable, mais pas transcendant non plus. On espère que le set de Birdy Nam Nam demain sera plus convaincant.


Malgré la fausse note de fin de soirée, on ressort de cette première journée plutôt satisfait. On remercie New-York d'avoir ensoleillé notre journée (Yeah Yeah Yeahs et Vampire Weekend). On se dit surtout que, décidemment, Rock en Seine semble être maudit. Après les deux annulations consécutives de la mère Amy, ce split en direct d'Oasis n'arrive vraiment pas au bon moment. Cela fait beaucoup en trois ans pour Rock en Seine, et on en vient à s'inquiéter pour la pérennité du festival : il ne faudrait pas que cette mauvaise habitude perdure.
Dédomagement Oasis : Procédure de remboursement.

lundi 24 août 2009

Concerts à venir... Octobre 2009

Fink le 2 Octobre à l'Alhambra et le 1er Octobre au Centre Culturel P.Bailliart (Massy - 91)
Fredo Viola le 3 Octobre à La Ferme du Buisson (Marne-la-Vallée - 77)
Sparklehorse le 4 Octobre au Trabendo
Green Day le 4 Octobre au Palais Omnisports de Paris-Bercy
Peter Doherty le 5 Octobre au Zenith
Raphael Saadiq le 5 Octobre au Grand Rex
Puppetmastaz le 6 Octobre à l'Alhambra
Coming Soon les 7 et 8 Octobre au Café de la Danse
General Elektriks, Tony Allen et The Mighty Underdogs le 9 Octobre à La Cigale
Souljazz Orchestra le 9 Octobre au Canal 93 (Bobigny - 93), le 10 Octobre au Centre Culturel P.Bailliart (Massy - 91)
Piers Faccini et Hindi Zahra le 10 Octobre à l'EMB Sannois (95)
Archive le 10 Octobre au Zénith
Dionysos du 11 au 13 Octobre au Théâtre Marigny
Jil Is Lucky le 13 Octobre à La Maroquinerie
Wolfmother le 14 Octobre au Trabendo
Obits le 14 Octobre à La Maroquinerie
Simian Mobile Disco le 15 Octobre au Bataclan
Pixies les 15 et 16 Octobre au Zénith
Beat Assailant le 15 Octobre à l'Elysée-Montmartre
Tom McRae le 17 Octobre à La Maroquinerie Concert reporté au 31 MARS 2010
Fleetwood Mac le 17 Octobre au Zénith
Diving With Andy le 17 Octobre au Rack'am (Brétigny-sur-Orge - 91)
Phoenix le 19 Octobre au Zénith
The Bishops le 20 Octobre au Nouveau Casino
Wampas du 21 au 24 Octobre à l'Alhambra
Vampire Weekend le 22 Octobre au Nouveau Casino
Lily Allen le 22 Octobre au Zénith
Kasabian le 23 Octobre au Bataclan
Ghinzu le 23 Octobre au Zénith
Jil Is Lucky et Samy Decoster le 23 Octobre à l'EMB Sannois
Placebo les 24, 25 et 27 Octobre au Zénith
Sonic Youth le 25 Octobre au Palais des Congrès
Nouvelle Vague le 27 Octobre à l'Olympia
Le Ballade Of Lady & Bird le 27 Octobre Salle Pleyel
The Dead Weather le 28 Octobre à l'Olympia
Montgomery le 28 Octobre au Nouveau Casino
Jay Reatard le 28 Octobre à La Maroquinerie
Noisettes le 29 Octobre au Trabendo
Sandra Nkaké le 29 Octobre à La Cigale
Alice Russell le 30 Octobre à l'EMB Sannois (95)

jeudi 6 août 2009

Concerts à venir... Septembre 2009

Après une cure de décibels à Rock en Seine fin Août, il y en aura pour tous les goûts dans les salles parisiennes en ce mois de septembre avec, entre autres :

Coldplay le 7 Septembre au Parc des Princes
Mùm le 8 Septembre à La Maroquinerie
Fête de l'Huma du 11 au 13 Septembre au Parc de La Courneuve (93) avec : Wampas, Keziah Jones et Manu Chao (Vendredi 11), Maxime Le Forestier, Cocoon, Arthur H, The Kooks et Deep Purple (Samedi 12), Julien Clerc (Dimanche 13)
Fleet Foxes le 16 Septembre au Grand Rex
Ray Lamontagne le 19 Septembre à La Cigale
Thomas Dybdahl le 21 Septembre au Café de la Danse
Krystle Warren le 22 Septembre au Sunset et le 25 Septembre au Rack'am ( Brétigny-sur-Orge - 91)
Revolver le 23 Septembre au Café de la Danse
Sporto Kantès le 24 Septembre au Bataclan
Chinese Man le 26 Septembre à l'EMB Sannois (95)
Elvis Perkins In Dearland le 28 Septembre à l'Alhambra
Emiliana Torrini le 29 Septembre à l'Olympia
Zak Laughed le 30 Septembre à La Maroquinerie