mercredi 29 juin 2011

Solidays J2 (Samedi 25 Juin 2011)

Festival couvert pour Froggy's Delight










Pour cette deuxième journée ensoleillée à Solidays, nous rentrons tout de suite dans le vif du sujet avec Zone Libre vs Casey & B. James, soit le groupe de l'ex-Noir Désir Serge Teyssot-Gay (guitare). Sympathique, mais rien de très nouveau chez ces Rage Against Machine à la française. Tout l'intérêt réside dans les riffs volcaniques de Mr Serge, qui maltraite les conduits auditifs de festivaliers à peine réveillés. Bonne idée de mélanger les genres, mais les phrasés agressifs et les textes véhéments de Casey & B. James ne sont pas notre tasse de thé, d'où une petite déception à la sortie.

La petite Madjo donne, dans un tout autre style, un très bon concert. On pense entre autres à Yael Naim et Asa. Ses chansons folk-soul et sa belle voix rocailleuse séduisent en ce début d'après-midi. Tantôt feutrées tantôt entraînantes, la franco-sénégalaise possède plusieurs rengaines alléchantes ("Leaving My Heart", "Je Claque Des Doigts", la reprise de "Where Did You Sleep Last Night", "Trapdoor In The Wall") et fait preuve d'aplomb sur scène. Belle découverte.

Nous enchaînons avec les p'tits français qui montent : Quadricolor. Ces jeunes niçois proposent une pop légère et fraîche, teintée d'électro, jouée avec entrain. Très agréable à écouter même si, au stade du premier album, ils ne vont pas révolutionner la planète rock. Il leur manque encore la mélodie qui fait la différence.

Délaissant contre notre gré Shakaponk, nous nous rendons sous le chapiteau César Circus. où le vétéran Charles Bradley donne un superbe récital soul. Un vrai show à l'ancienne, avec un groupe à la hauteur du patron. Même s'il donne parfois dans l'imitation de James Brown, le soulman sexagénaire fait revivre avec ferveur et talent une époque révolue.

Pas le temps de chômer, Moriarty chante ses comptines boisées sous le Dôme. Découverts il y a près de 4 ans avec l'album Gee Whiz But This Is A Lonesome Town et le single fédérateur "Jimmy", le groupe franco-américain s'est un peu fait oublier depuis. Revenus au printemps avec un nouveau disque dans le même esprit mais, il faut dire ce qui est, un peu moins bon (The Missing Room), c'est avec un vrai plaisir que l'on retrouve Moriarty sur scène. Rien n'a changé, ou presque : en rangs serrés derrière une Rosemary tout de rouge vêtue, le groupe joue un folk rugueux et étrange aux mélodies mélancoliques et aériennes. Même si le nouvel album a sa chanson phare (la superbe "Isabella"), "Private Lily" recueille plus de suffrages, sans parler de "Jimmy" sur laquelle le public retient son souffle, offrant au groupe une quiétude toute religieuse.

Déjà programmés l'an dernier sous le même chapiteau, revoilà les français de Syd Matters, lestés d'un cinquième album en demi-teinte (Brotherocean). On affectionne toujours autant ce groupe en live, où il est capable d'envolées planantes d'une douceur absolue autant que de passages fiévreux et puissants. Le set, entamé par "Obstacles" - peut-être leur plus belle chanson -, confirme ce que les albums laissent penser : les chansons récentes ne soutiennent pas la comparaison avec les deux premiers albums. Même si "Hi Life" ou "Wolfmother" font mieux que tenir la route, on ne retrouve pas la même intensité que sur les chansons de A Whisper And A Sigh ou Someday We Will Foresee Obstacles ("Watcher", "Bones", "Stone Man" et, donc, "Obstacles"). Malgré ces quelques passages à vide, le concert reste très bon et Syd Matters prouve qu'ils restent loin devant la meute des poursuivants.

S'en suit un parcours du combattant pour accéder à la scène Paris où se produit Morcheeba. 10 minutes de marche pour traverser le festival et nous retrouvons les anglais en plein "The Sea". Récemment rabibochée avec les frères Godfrey, la chanteuse Skye Edwards éclabousse la scène de sa classe. Il suffit qu'elle chante pour que nous tombions sous le charme. Mais, malgré Skye et des compositions retranscrites à la perfection, le problème reste le même avec Morcheeba : passé quelques titres, on s'ennuie poliment. Les chansons du nouvel album ("Even Though", "Blood Like Lemonade", "Crimson") ne font pas oublier leurs glorieux ancêtres. L'excitation revient sur les standards du groupe ("Otherwise", "Slow Down", "Blindfold", "Rome Wasn't Built In A Day"), qui nous font passer un moment douillet au coin du feu. Nous repartons satisfaits, ayant reçu eu ce que nous attendions. Mais pour le grand frisson, nous repasserons.

Pas grand chose à signaler ensuite. En quête de substances solides puis en goguette au Nova Club, nous ne verrons de la nuit électro que The Shoes (sympa mais pas complètement convaincant), manquant notamment Goose.

Lire l'article sur Froggy's Delight.

Solidays J1 (Vendredi 24 Juin 2011)

Festival couvert pour Froggy's Delight

Soleil à tous les étages, jeunes festivaliers bien décidés à festoyer, artistes en tous genres annoncés ce week-end à Longchamp : pas de doute, l'été est bel et bien là.

Solidays investit pour la 13ème année d'affilée l'Hippodrome, avec pour ambition de récolter un maximum de fonds pour la lutte contre le SIDA. Après des éditions 2009 et 2010 très réussies, Solidays sera-t-il à la hauteur cette année ?

Le temps de monter la tente, c'est avec Klaxons que nous démarrons le festival. Les britons ne font pas dans la demi-mesure et déballent unes à unes leurs chansons amphétaminées : "Atlantis To Interzone" en entame, "As Above So Below", "Gravity's Rainbow", "Two Recievers". Les titres de l'excellent Myths Of The Near Future (4 ans déjà !) font mouche dès la première note. Ceux du décevant Surfing The Void (2010) restent plus poussifs, à l'exception de "Venusia" et "Echoes" qui reçoivent les faveurs du public. Mais c'est sans commune mesure avec l'accueil réservé à "Golden Skanks" et "It's Not Over Yet" (qui clôt le set), les deux tubes inclassables des anglais. Rien de nouveau, un son bancal, une setlist inégale, mais beaucoup d'énergie et un concert très rock porté par une poignée de chansons ultra efficaces.

Changement d'ambiance radical avec Katerine sur la grande scène (Paris). Le trublion coupeur de son, passé maître dans l'art du chanteur-énervant-négligé-décalé-gratte-poil-incompris ne convaincra pas ses détracteurs, mais propose un spectacle agréable en cette fin d'après-midi. Passées les inévitables "100% V.I.P" et "Au Louxor" reprises en chœur, Katerine oscille entre rengaines quelconques et bonnes surprises. Au premier rang desquelles trône "La Banane", irrésistible hymne au glandage estival.

Cruel dilemne au soleil couchant : Cold War Kids, Yael Naim et Cascadeur sont programmés en même temps. Tant pis pour les deux dernier cités : priorité au rock. Cold War Kids, revenus au beau milieu de l'hiver avec un album ambitieux mais pas complètement réussi (Mine Is Yours), semblent s'orienter doucement mais sûrement vers la musique pour stade. Pour preuve cet album très léché, aux mélodies grosses comme ça, aux guitares inspirées de The Edge et à l'état d'esprit très Kings Of Leon dernière période. Le tableau semble guère réjouissant, mais quelques pépites émaillant l'album relèvent l'ensemble.

Sur scène, les américains restent fidèles à leurs prestations passées : guitares aiguisées, clavier martelé, voix haute perchée, puissante et séduisante. Le groupe privilégie les morceaux du premier et du dernier album. "We Used To Vacation" et surtout "Hang Me Up To Dry", par qui tout à commencé, sont les temps forts d'un concert solide à défaut d'être enthousiasmant. Cerise sur le gâteau : "Bulldozer", superbe ballade et meilleur titre du groupe depuis belle lurette, interprété en fin de set.

AaRON joue ensuite sur la scène Paris. Juste récompense pour les français, auteurs l'an dernier d'un Birds In The Storm très réussi. Si certains anciens titres sonnent un peu creux ou donnent carrément des boutons ("U-Turn (Lili)"), la plupart se révèlent enthousiasmants ("Ludlow", "Rise", "Inner Streets", "Arm Your Eyes"). Sincèrement heureux de voir autant de monde devant eux, le groupe bichonne son public. Preuve qu'AaRON est sur la bonne voie : il parvient à convaincre malgré ses défauts. Et puis avec "Seeds Of Gold", ils tiennent leur chanson parfaite.

La température monte de quelques degrés sous le Dôme : le public, présent l'an dernier ou averti par le bouche-à-oreilles, attend avec impatience Skip The Use. Les Lillois, précédés par une réputation scénique à faire pâlir de jalousie les Hives (toutes proportions gardées), déboulent sur scène devant un parterre chaud bouillant. Le groupe montre rapidement qu'il est à l'unisson avec son public : frénésie funk, énergie rock bouillonnante, frontman survolté, jeu pied au plancher, rythmiques à faire danser les morts. Les nordistes déploient une énergie incroyable. Ça groove à fond sous le Dôme et les spectateurs font corps, finissant le concert dans un état de liquéfaction avancé. Très touché, le chanteur rend un hommage extrêmement émouvant à un de ses amis décédé du SIDA. Sans conteste LE concert de ce vendredi, voire du week-end.

Le collectif mixte The Go ! Team poursuit dans la même atmosphère avec leur musique fun et enthousiasmante. Au menu : 6 musiciens dont 3 filles, beaucoup d'énergie, une musique débridée et dynamique, des refrains accrocheurs et une bonne humeur communicative. Seul défaut : les chansons sont trop répétitives. Visuellement détonnants, portés par une chanteuse sur ressorts, The Go ! Team ne déçoit pas.

Tout le contraire de Mark Ronson qui, accompagné par son groupe (The Business Intl.) dans un décor à mi-chemin entre les White Stripes et Star Trek, nous fait subir un horrible premier quart d'heure. Sons synthés 80's abhorrés et compositions vides : c'est un bide total. On attend mieux du producteur vedette (Amy Winehouse, Robbie Williams, Kaiser Chiefs et Lily Allen entre autres). La machine se remet doucement en marche et la seconde partie du concert permet de ne pas partir sur une note trop négative ("Valerie", "Oh My God", "Bang Bang Bang"). Hercules & Love Affair ponctue la soirée par un set correct mais décevant. Sympa à voir visuellement (garçons déguisés en filles), mais répétitif et un peu mou.

Lire l'article sur Froggy's Delight.

vendredi 10 juin 2011

Solidays 2011 : petit guide du festivalier indécis


Solidays, c'est dans deux semaines ! Et cette année, c'est un Festival In Love qui vous attend. Alors que l'ouverture de la période des grands raouts d'été est sur le point d'être décrétée, il est temps pour le festivalier de planifier sa tactique d'approche. Comme chaque année, le festival organisé par Solidarité Sida prend un malin plaisir à ménager le suspense : pas de programmation détaillée avec les horaires avant l'arrivée des festivaliers à l'Hippodrome de Longchamp. Et comme chaque année, les choix vont être cornéliens et les interrogations multiples : Mark Ronson ou Cold War Kids ? Mais il est passé où, Peter Doherty ? Morcheeba ou Moriarty ? C'est laquelle, déjà, ma tente Quechua ? Bumcello ou Fool's Gold ? Acras au restaurant antillais ou feijoada au stand brésilien ? Nuit électro ou dodo ? Quand et-ce qu'il arrête de se toucher avec sa gratte, John Butler ? Une heure d'attente pour la douche du camping ou mode cracra toute la journée ? Et oui, Solidays ça ne s'improvise pas ! Pour vous aider, voici un petit guide du festivalier indécis.

Vendredi 24 Juin :

A ne rater sous aucun prétexte : Cold War Kids, Yael Naim

Allez faire un tour, vous ne serez pas déçus : Hercules And Love Affair, Hocus Pocus, Katerine, Klaxons, Mark Ronson & The Business Intl, Skip The Use, The Go! Team, The Bewitched Hands

Pourquoi pas, en sirotant une bière : AaRON, Discodeine, Irma, Raggasonic, Stupeflip

Peut-être l'an prochain, comme Amy Winehouse à Rock en Seine : Peter Doherty



Samedi 25 Juin :

A ne rater sous aucun prétexte : Charles Bradley, Syd Matters, Morcheeba

Allez faire un tour, vous ne serez pas déçus : Ebony Bones, Israel Vibration, Moriarty, Patrice, Seun Kuti & Egypt 80, Shaka Ponk, The Shoes, Zone Libre vs. Casey & B James

Pourquoi pas, en sirotant une bière : Madjo, Quadricolor

Là, c'est le moment d'aller un chercher un tiboudienne au stand sénégalais des restaurants du monde : John Butler Trio, Keny Arkana

Dimanche 26 Juin :

A ne rater sous aucun prétexte : Aloe Blacc

Allez faire un tour, vous ne serez pas déçus : Bumcello, Fool's Gold, IAM

Pourquoi pas, en sirotant une bière : Cocoon, Gaëtan Roussel, Bernard Lavilliers, Puggy

Il va électriser Solidays en clôture du festival : Moby (OK, elle était facile...)

A dans deux semaines !