Hédonisme, ce n'est pas le maître mot de
Micachu & The Shapes. On a du mal à accrocher à leur rock déstructuré, lo-fi et brouillon. La voix rauque et peu mélodieuse de Micachu n'arrange rien à l'affaire. Nous passons notre chemin et en profitons pour sillonner les stands du festival, où les volontaires très pédagogues ne ménagent pas leurs efforts pour nous apprendre à trier nos déchets et avoir les bons gestes écolo.
Une dégustation de boisson bio plus tard, nous revoilà devant la scène, pressés de revoir
Camille après son passage triomphal au Café de la Danse l'an dernier. Pas le temps de s'ennuyer, la chanteuse est en grande forme. Toujours centré sur
Ilo Veyou, le spectacle est total. Triturant ses chansons, jouant avec celles des autres (Michael Jackson), tantôt virtuose, tantôt sensible, tantôt drôle, tantôt déjantée, Camille relègue la concurrence francophone loin derrière. Une fois les principaux titres d'
Ilo Veyou interprétés avec brio, Camille - vêtue d'une robe dorée - revisite ses albums passés : "
Ta Douleur", "
Paris" et "
Cats & Dogs" viennent rappeler que le talent de la dame n'est pas né de la dernière pluie.
Beirut non plus n'est pas un nouveau venu. Curieusement, le groupe de Zach Condon a traversé les années 2000 sans parvenir à soulever chez nous un intérêt démesuré. Mais si les deux premiers albums ne nous avaient pas ému plus que cela,
The Rip Tide - sorti l'été dernier - a été pour nous une révélation. La version live de l'affaire aboutit à un sentiment mitigé : si le charme des morceaux et la voix envoûtante de Condon séduisent, on reste un peu sur notre faim, avec l'impression d'avoir écouté l'album assis dans un pré.

La setlist parcourt les trois albums du groupe, proposant des morceaux de choix de
The Rip Tide ("
Vagabond", "
Santa Fe", "
Port Of Call", "
The Rip Tide"). Ce concert nous offre l'occasion de réévaluer à la hausse des morceaux comme "
Elephant Gun" (au faux air de "
Port Of Call"), "
Postcarads From Italy" et son ukulele, "
Nantes" ou encore "
The Shrew" qui, avec ses cuivres sortis tout droit des Balkans et sa trompette mélancolique, nous transporte dans un film de Kusturica.

Le public se manifeste bruyamment à chaque début de titre puis écoute religieusement la suite des morceaux, lesquels ressemblent note pour note à l'original. Et c'est là où le bas blesse : les chansons sont très bien interprétées, mais on ne perçoit pas de variation par rapport aux versions des albums. Reste que, bien servi par ses cinq musiciens (2 cuivres, 1 accordéon, 1 batterie et 1 conterbasse), Zach Condon remporte les suffrages grâce, notamment, à une voix qui charrie son lot d'émotions.
Après les subtiles trompettes, les envolées lyriques et le ukulele,
Klaxons déboule et nous détruisent les tympans. Pas connus pour faire dans la dentelle, les ex-futurs sauveurs du rock anglais proposent un set ultra efficace dont les titres les plus marquants - excepté "
Echoes" - restent ceux du premier disque ("
It's Not Over Yet", "
Golden Skanks", "
As Above, So Below"). Rien de bien nouveau donc mais, comme d'hab, un concert carré des sujets de sa majesté.
La vidéo du concert de Beirut (filmé pour Arte Live Web) :
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire