Venu défendre sur les planches son nouveau-né Birds In The Storm - où le duo français se déride enfin -, AaRON revient sur le devant de la scène avec un album décomplexé et aventureux. Le succès semble assuré et serait autrement plus compréhensible que celui d'Artificial animals Riding On Neverland (2007). Avec cet album, AaRON a commis un veritable hold-up : le pénible matraquage FM de "U-Turn (Lili)" ne cachait pas la vacuité de l'ensemble.
Nous les retrouvons en cette fin d'année 2010 au Cabaret Sauvage pour un Concert Privé mêlant fans, gagnants de concours, photographes et reporters. Liseaupiano est déjà au piano lorsque nous fendons la foule pour nous placer non loin de la scène. Musicalement, ses comptines très chanson française représentent à peu près tout ce qui nous fait hérisser les poils : l'axiome "les textes d'abord, les mélodies après, éventuellement". La demoiselle joue très bien de son piano, a un réel charme, mais ça ne passe pas. La chanson la plus convaincante de son set sera même une reprise de... 50 Cent ("P.I.M.P.").
C'est avec "Rise" qu'AaRON entame son concert. Le duo, devenu quintette pour l'occasion, affiche tout de suite ses intentions. Répondant à l'appel des grands espaces, les nouvelles chansons prennent de l'altitude : "Inner Streets", "Rise", "Ludlow L" et surtout "Seeds Of Gold" sont l'oeuvre d'un groupe sûr de lui et ayant sacrément pris du gallon en l'espace de deux ans.
Les nouveaux morceaux se font plus ambitieux, plus sinueux, et surtout plus subtils. A défaut d'avoir une grande voix, Simon Buret les chante avec conviction. Parcouru régulièrement d'un étrange tic buccal - chanter en ouvrant le moins possible la bouche -, il assure le show à lui tout seul, sobrement mais élégamment. Rien d'extraordinaire, pas d’esbroufe. Mais de la sueur et du plaisir à revendre.
Jusqu'à ce concert, AaRON nous renvoyait l'image d'un groupe désespérément austère et se prenant un peu trop au sérieux (on défie quiconque de trouver une once d'humour dans leurs clips). On découvre tout autre chose sur la scène du Cabaret Sauvage. Bon, ce n'est pas non plus la fête à neuneu, mais on apprécie la dose d'humanité qu'on ne soupçonnait pas jusque là.
Outre l'excellent "Seeds Of Gold" (qui sent certes Coldplay à plein nez), on est comblés par la mélancolie de titres tels que "Arm Your Eyes", "Rise" ou "Little Love" (et son refrain murmuré en choeur "don't worry, life is easy"). Que nous manque-t-il alors pour être totalement conquis ? A quelques exceptions près, les titres du premier album ne font guère décoller. Les nouvelles chansons proposent de belles envolées mais qui restent encore trop timorées. Surtout, malgré tous les efforts du chanteur, les Aaron restent un peu trop pop sur eux.
Au final, force est d'avouer que l'on a assisté à un bon concert. AaRON, groupe à suivre ? L'idée nous aurait fait sourire il y a quelques mois, elle prend tout son sens ce soir.
Setlist AaRON : 01 Rise, 02 Endless Song, 03 Lost Highway, 04 Inner Streets, 05 Blow, 06 Seeds Of Gold, 07 Birds In The Storm, 08 A Thousand Wars, 09 The Lame Souls, 10 Waiting For The Wind To Come, 11 Arm Your Eyes / Rappel / 12 Little Love, 13 Ludlow L, 14 U-Turn (Lili), 15 Passengers
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