vendredi 11 juin 2010

Franz Is Dead "Ah - Leu - Cha"

Laurent Blot. Ce nom ne vous dira sans doute rien, mais Franz Is Dead, c'est lui. Et lui, c'est aussi le chanteur d'Eldia. Et Eldia, c'est un groupe qu'on aime beaucoup. C'était déjà le cas pour leur premier album (And All The People On The Ship Say Land Ho, 2007), et on a récemment dit beaucoup de bien de leur dernier Ya Ya Ya (2010). Entre les deux, Laurent Blot s'est donc offert une escapade solitaire sous le nom de Franz Is Dead.

Ceux qui apprécient Eldia aimeront ce disque, c'est aussi simple que ça. La plupart de ces titres auraient pu finir sur un disque du groupe sans qu'on n'y trouve à crier au scandale. Certes les arrangements sont moins fournis que sur les albums d'Eldia, mais on y découvre de bien jolies choses (entre autres "Really Want You", "I Remember You", "Concentrate").

Le premier titre, "Let It Go", n'est pas la plus grande réussite du disque. Le son irritant du clavier et les accords trop répétitifs freinent notre enthousiasme. Laurent Blot se rattrape très vite avec "When You're Gone", expédition du côté du territoire funk plutôt réussie, avec un riff efficace. Sur "Really Want You" - une des meilleures chansons de l'album - , quelque part entre The Divine Comedy et Pulp, le chanteur propose sa vision du dandysme pop. On adhère. "I Remember You" est parcouru par un synthé à la Jimmy Cliff ("Many Rivers To Cross"). On frôle la ballade sirupeuse par instants, mais Laurent Blot se déjoue habilement des pièges du genre.

"Einstein In Disguise", étonnante rengaine jazzy, offre un refrain entêtant. "Concentrate" s'impose comme une des meilleures chansons écrite à ce jour par le chanteur. Ligne de basse chaloupée, chant collant parfaitement au morceau, atmosphère juste ce qu'il faut d'étrange : une belle réussite à partir de trois fois rien. "The Stranger" sonne comme du Grandaddy. Plus convenue, elle se révèle convaincante par intermittence. L'album se clôt par "It's Only Words", sous haute influence Fab Four et se terminant par un riff gras façon Deep Purple.

Ah - Leu - Cha part un peu dans tous les sens : on sent que Laurent Blot est guidé par le plaisir d'explorer de nouvelles pistes. C'est à la fois l'avantage et le risque des albums solo : une liberté totale, pas de cahier des charges. Cette galette a beau ne pas être le disque de l'année, c'est à coup sûr la confirmation qu'Eldia et son chanteur Laurent Blot sont à suivre de très près.

Lire également la critique de l'album sur Froggy's Delight.


Découvrez la playlist Franz Is Dead

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