Qui est donc ce John Grant, ressurgi de nulle part avec cette Reine du Danemark sous le bras ? Ex-chanteur de The Czars (groupe de Denver), homosexuel, ex-toxico et alcoolique en quête de rédemption : le personnage n'est pas banal.
Sortant de sa retraite, il signe un disque miraculeux à tous points de vue, touché par la grâce de bout en bout. Une œuvre où beauté et délicatesse sont les maîtres mots. D'entrée, "TC And Honeybear" plante le décor : superbe symphonie céleste au spleen marqué, elle articule arpèges de guitare acoustique, voix grave et vibrante, vocalises de sirène, touches de piano, partie de flûte traversière. On retrouve le même équilibre sur "Marz", ritournelle élégiaque servie par de somptueuses parties de cordes. Le reste de l'album est du même acabit, offrant par ailleurs des passages plus enjoués ("Silver Platter Club") ou aux sonorités plus synthétiques ("Jesus Hates Faggots").
Comme tout miraculé, John Grant a ses sauveteurs, et non des moindres : travaillant main dans la main, l'album bénéficie d'une production 4 étoiles signée Midlake. Lesquels apportent une touche non négligeable à un disque autrement plus poignant que leur dernier Courage Of Others, dont l'aridité et l'austérité finissait par lasser.
Queen Of Denmark a beau être un disque tourmenté, la splendeur des harmonies commue cette tristesse latente en un enchantement musical permanent. John Grant met tout son cœur à l'ouvrage et pond des mélodies à la mélancolie déchirante. Dans la galaxie des clochards célestes, le chanteur de Denver semble bien parti pour suivre les traces de Mark Linkous ou d'Elliott Smith. En espérant que la fin de l'histoire sera différente cette fois-ci...
Le myspace de John Grant.
Lire également la critique de l'album sur Froggy's Delight.
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