
Depuis, ils ont semble-t-il passé du temps à rechercher la formule pop parfaite. Vaste programme. Si Ya Ya Ya se situe dans la même veine que le précédent opus, on sent une volonté d'aller plus loin, d'apporter des arrangements et des structures plus complexes. Tout ne s'avère pas parfait, mais le résultat est séduisant.
On ne peut enlever à Eldia leur bon goût. Les gaillards connaissent leur rock 60's sur le bout des doigts. On ne s'étonnera donc pas de voir invoqués régulièrement les fantômes des Kinks et des Beatles (entre autres). Ce qui est certes plaisant mais soulève un vrai problème : Eldia a-t-il un style qui lui est propre ?
L'efficacité mélodique de leurs titres s'impose comme une évidence. Il est difficile de rester insensible à des morceaux comme "If You Come Again", "Favorite Murderer" ou "Ya Ya Ya". Mais loin de céder à la facilité, ils ajoutent par-ci par-là un petit grain de folie et d'imprévu qui surprend et ajoute du cachet à l'ensemble. On pense notamment à "Kenneth Anger Satanic Blues", rencontre improbable entre un Kasabian sous acides et la guitare de Jonny Greenwood. On apprécie également "On The Top Of The Cliff", qui sonne comme une longue jam psychédélique, ou "Stromboli", intermède sucré et mélancolique et seule chanson apaisée du disque.
Dans la lignée d'autres formations hexagonales (Hey Hey My My, Pacovolume, Revolver), Eldia fait souffler un air frais sur le rock français chanté en anglais. Ya Ya Ya fourmille de bonnes idées qui demandent à être approfondies. Pour l'instant, Eldia signe juste un très bon disque. Que leur manque-t-il, alors ? Un démarquage plus clair avec leurs influences, une palette sonore encore plus riche et quelques compos un peu plus solides. Mais Eldia est sur la bonne voie : l'esprit et l'envie sont là et Ya Ya Ya est suffisamment réjouissant pour que l'on ne fasse pas la fine bouche.
Lire également la critique de l'album sur Froggy's Delight.
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