Avec Butterfly House, premier album sans le guitariste Bill Ryder-Jones, le corail liverpuldien poursuit son petit bonhomme de chemin à l'abri de toute considération commerciale. Être un des groupes les plus doués de sa génération n'a jamais été très vendeur : chaque décennie regorge de perdants magnifiques, à l'image de The Coral pour les années 2000.
Dans la continuité du précédent et sublime Roots & Echoes, le nouveau venu Butterfly House (produit par John Leckie, qui a déjà officié entre autres aux côtés de Radiohead, My Morning Jacket et The Stone Roses) puise ses racines dans le meilleur de Crosby, Stills & Nash, Beatles, Kinks, Love, Byrds, La's, Buffalo Springfield, Beach Boys, Shadows... Références élogieuses que The Coral assume avec une classe et une élégance remarquables depuis leurs débuts. Faire du neuf avec du vieux, voilà qui n'est pas à la portée de tout le monde.
L'épithète d'orfèvre prend tout son sens à l'écoute des bijoux mélodiques concoctés par les anglais, qui réussissent à faire presque aussi bien que Roots & Echoes - ce qui avait tout d'une gageure. Ces types sont épatants, et il serait bon que le monde entier s'en aperçoive enfin. Ce ne serait que justice après dix années de (très) bons et loyaux services.
The Coral, trésor pop trop bien caché comme en témoignent "Walking In The Winter" et ses arpèges lumineux, la splendide "1000 Years" - très America dans l'esprit -, les chœurs parfaits de "Butterfly House", la jolie rengaine "Falling All Around You" qui s'éteint à petit feu, ou encore "Coney Island" dont se dégage une atmosphère mystérieuse. Le déterminant commun ? Un sens mélodique rare, des harmonies vocales savamment troussées - aux accents Fab Four - et le chant magnifiquement désenchanté de James Skelly. La marque de fabrique de The Coral, un groupe qui vous veut du bien.
Lire également la critique de l'album sur Froggy's Delight.
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