samedi 5 décembre 2009

Maceo Parker (Le Plan, Ris-Orangis, 3 Décembre 2009)

James Brown, George Clinton, Bootsy Collins, Prince : les noms prestigieux avec lesquels Maceo Parker a écumé les salles de concert au cours de sa carrière donnent des étincelles dans les yeux et placent un peu mieux le personnage.

Maceo Parker en impose. Par son parcours et sa virtuosité au saxophone. Cela saute aux yeux : nous avons affaire à un musicien à l'expérience immense et au bagage exceptionnel. Malgré les milliers de concert qu'il a déjà donnés, il poursuit sans relâche sa mission : donner et prendre du plaisir sur scène. Et ça marche : pendant près de 3 heures, il a délivré un set hautement funky maîtrisé de bout en bout.

L'ambiance, un peu retenue dans la salle au début, s'est progressivement réchauffée, le public se lâchant au fur et à mesure. Maceo nous a averti au début du concert : "le jazz, c'est pour lire le journal, nous, on fait du funk !". Une façon de replacer les débats : ce soir, c'est groove à tous les étages ! Servi par une section rythmique en béton armé, un guitariste et un bassiste à l'aisance déconcertante, un clavier imperturbable, un trompettiste et un trombone géniaux, Maceo joue sur du velours. Seuls les choristes (dont le fils de Maceo) sont un peu en retrait. Ce qui impressionne le plus, c'est la facilité apparente des musiciens. Tout est remarquablement en place, ils jouent juste, se trouvent les yeux fermés et sont rythmiquement imperturbables : l'unisson est parfait entre les cuivres, il n'y a pas une croche qui dépasse, pas un demi-soupir oublié. Ce soir, les fausses notes vont être rares...

Maceo sait également être un chanteur étonnant, tout en ruptures, avec un phrasé rythmé très inspiré d'un certain James Brown. Il fera d'ailleurs des clins d'oeil réguliers au Godfather ("Papa's Got A Brand New Bag" notamment) puis à Ray Charles ("What I'd Say"). Le concert atteint les deux heures sans que l'on s'en rende compte, jusqu'à ce que Mr.Parker joue les prolongations pour un rappel de presque une heure. L'envie de faire durer le plaisir est très compréhensible, mais là, trop c'est trop : après la 20ème présentation de son groupe et le 50ème "WE love YOU !" adressé au public, les musiciens se retirent.

Nous retiendrons donc de ce show ses très bonnes deux premières heures. Le rappel sentait un peu le réchauffé, mais qu'importe : Maceo Parker et sa troupe nous ont donné ce soir une leçon de funk en bonne et due forme.

Lire également la chronique du concert sur Froggy's Delight.

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire