3 - Eagles Of Death Metal "Heart On" : Josh Homme (encore lui), avant d'aller former Them Crooked Vultures en compagnie de John Paul Jones et Dave Grohl (excusez du peu), a pris le temps de concocter avec son acolyte moustachu (et obsédé sexuel) Jesse Hughes l'album le plus excitant de l"année. Leur heavy boogie musclé s'impose comme le meilleur représentant actuel du rock hédoniste. A écouter absolument : "Wannabe In L.A.".
4 - Richard Hawley "Truelove's Gutter" : partisan de l'épure absolue, Richard Hawley tutoie le sublime tout au long de ce Truelove's Gutter d'un romantisme et d'une mélancolie bouleversants. Survolant des atmosphères brumeuses, la voix ténébreuse et profonde du chanteur nous fait chavirer d'émotion. A ranger sans conteste au rayon chefs d'œuvres. A écouter absolument : "As The Dawn Breaks".
5 - Fredo Viola "The Turn" : The Turn est O.V.N.I. musical, une symphonie pop bizarroïde et surprenante, qui nous émerveille à chaque instant. Tenant autant des Beach Boys que des chants grégoriens, cette oeuvre lumineuse est une véritable cathédrale d'harmonies en tous genres, à la profondeur abyssale et d'une inventivité rare. Fredo Viola signe là un album incroyablement addictif. Une grande découverte. A écouter absolument : "The Turn".
6 - Kasabian "West Rider Pauper Lunatic Asylum" : ces vilains petits canards du rock british, têtes à claques en chef qu'on aimait tant railler, viennent de nous clouer le bec avec un disque absolument fabuleux. De "Where Did All The Love Go" à "Fire", en passant par "Underdog" ou "Fast Fuse", cet album regorge de petites bombes. Kasabian montre ici une finesse et une qualité de composition qui nous laissent pantois. Chapeau bas. A écouter absolument : "Where Did All The Love Go".
7 - Phoenix "Wolfgang Amadeus Phoenix" : après l'excellent "It's Never Been Like That", on se demandait comment Phoenix pourrait faire mieux. La réponse est arrivée avec ce "Wolfgang Amadeus Phoenix", où les versaillais trouvent l'alchimie parfaite entre l'électro soul de leurs débuts et leurs aspirations pop-rock. Le groupe se bonifie avec le temps et signe là son meilleur album, le plus cohérent, le plus abouti. "Wolfgang Amadeus Phoenix" n'est composé que de tubes potentiels ("Lisztomania" en tête). Phoenix montre une fois de plus une impressionnante maîtrise, notamment sur les sept minutes de l'incroyable instrumental "Love Like A Sunset", qui reprend les choses là où ils les avaient laissé trois ans plus tôt ("North"). Bénéficiant de l'excellente production de Philippe Zdar (Cassius), les français laissent la concurrence nationale (Air et leur décevant "Love 2" y compris) loin derrière, très loin. A écouter absolument : "Lisztomania".
8 - Melody Gardot "My One And Only Thrill" : oubliez Norah Jones, Stacey Kent, Diana Krall et toutes leurs pâles copies. Ecoutez "My One And Only Thrill", vous ne vous en remettrez pas : comment rester insensible à tant de grâce, à ces compositions si fines, à cette voix de cristal, à ces arrangements si soyeux ? Evoquant Billie Holliday ou Ella Fitzgerald, cette jeune américaine (24 ans) s'impose comme une artiste majeure qui a tous les atouts pour marquer son époque. Sans jamais verser dans le pathos, Melody Gardot signe une œuvre sombre mais magistrale, d'une beauté rare. Ecouter Melody Gardot, c'est l'adopter. A écouter absolument : "Baby I'm A Fool".
9 - General Elektriks "Good City For Dreamers" : délicieusement groovy, traversé par des mélodies aériennes, porté par de merveilleux claviers old school, "Good City For Dreamers" est un album pétillant, ensoleillé, qui recèle des trésors cachés à ses quatre coins et dégage une fraîcheur des plus agréables. Refusant de choisir entre hip-hop, électro, soul, groove et pop, multipliant les sonorités en bon fan de claviers vintages qu'il est, Hervé Salters (a.k.a. General Elektriks) réalise un cocktail jubilatoire et nous convie à une véritable orgie musicale. Sa musique, très cinématographique, puissamment évocatrice, fait de "Good City For Dreamers" une invitation au rêve qui ne se refuse pas. A écouter absolument : "Little Lady".
10 - Andrew Bird "Noble Beast" : le dixième album d'Andrew Bird est aussi son plus beau. Cet orfèvre folk n'a pas son pareil pour pondre des bijoux de ballades dont le refrain ne vous lâche plus sitôt écouté. Arpèges de guitare délicats, sifflements célestes, mélodies aériennes au violon, voix d'ange. Cette musique des grands espaces aux structures enchevêtrées et au chant exalté mais sans emphase est un régal pour les oreilles. A écouter absolument : "Oh No".
11 - M. Ward "Hold Time" : découvert avec le magnifique premier album de She & Him (son autre projet en compagnie de l'actrice/chanteuse Zooey Deschanel), M.Ward nous tient en haleine tout au long de ce brillant Hold Time. Il enchaîne avec une facilité déconcertante des perles pop-folk à la simplicité apparente mais à l'efficacité redoutable. A écouter absolument : "Rave On".
12 - Piers Faccini "Two Grains Of Sand" : plus accessible que ses deux premiers albums, Two Grain Of Sand est l'un des plus jolis albums folk qui nous a été donné d'entendre ces dernières années. Piers Faccini réussit ici la prouesse de nous maintenir en lévitation douze titres durant. Splendide. A écouter absolument : "Who Loves The Shade".
13 - Eels "Hombre Lobo" : Ces dernières années, on a eu du mal à suivre le prolifique Eels. Empilant les albums inégaux, on avait fini par ne plus attendre grand chose de lui. Jusqu'à ce Hombre Lobo à tomber par terre, où l'américain revient enfin à ce qu'il sait faire de mieux : les pop-songs à fendre le coeur ("That Look You Give That Guy" et "The Longing" en tête). Enfin complètement concerné, il réalise son plus bel album depuis Beatiful Freak, sorti il y a 13 ans. A écouter absolument : "That Look You Give That Guy".
14 - Graham Coxon "The Spinning Top" : tombé amoureux de sa guitare acoustique, l'ex-ex-Blur Graham Coxon délaisse l'électricité le temps d'un album. Concevant The Spinning Top comme une éloge de cet instrument, il tente ici d'en tirer toutes les possibilités sonores possibles. Grand bien lui en fait : avec un jeu de guitare renouvelé, tout en finger picking et un chant enfin à la hauteur de ses compositions inspirées, The Spinning Top est l'une des meilleures surprises de l'année. A écouter absolument : "Look Into The Light".
15 - Franz Ferdinand "Tonight" : après quatre ans de silence, les écossais reviennent avec un album pétillant et taillé pour les dancefloor, qui se démarque de leurs deux premières productions. Injectant une bonne dose d'électro dans leur rock largement inspiré de Talking Heads, les Franz Ferdinand se renouvèlent sans pour autant révolutionner leur musique. Ils montrent sur ce Tonight qu'ils n'ont rien perdu de leur redoutable efficacité ("No You Girls", "Ulysses", "Lucid Dreams", "Bite Hard", "Turn It On") mais également qu'ils ne cèdent pas à la facilité qui aurait été d'exploiter jusqu'à l'usure le filon de "Take Me Out". A écouter absolument : "No You Girls".
16 - The Rakes "Klang" : enregistré à Berlin-Est, Klang restera comme le testament du groupe, séparé récemment en plein milieu de sa tournée. C'est pourtant un disque plein de vie, pétaradant, au son âpre, tendu, crasseux. Guitares incandescentes, batterie furieuse, chant surexcité : les brittaniques sont ici au meilleur de leur forme. A écouter absolument : "1989".
17 - Wilco "Wilco (The Album)" : cet album éponyme est sûrement le plus accessible des huit albums de Wilco. Accessible certes, mais toujours aussi aventureux. On ne se lasse pas d'écouter les chansons de Jeff Tweedy, au songwriting toujours aussi raffiné et mêlant habilement les genres (folk, pop, americana, rock,...). Wilco poursuit son petit bonhomme de chemin vers les cimes du rock. Tant que le voyage sera aussi passionnant, on continuera de les suivre de près. A écouter absolument : "You Never Know".
18 - The Horrors "Primary Colors" : du rock fiévreux, à la noirceur palpable, aiguisé et glacé comme une lame. Impressionnant. A écouter absolument : "Do You Remember".
19 - Obits "I Blame You" : pied au plancher, des vétérans du rock américain reviennent aux affaires pour donner une leçon de rock aux jeunes pousses avec ce sauvage "I Blame You" aux allures de coup de poing. Attention : provoque tremblements, mouvements de tête incontrôlés et sauts frénétiques dans tous les sens. A écouter absolument : "Fake Kinkade".
20 - The XX "XX" : ce tout jeune trio londonien joue avec une insolente réussite la carte du minimalisme. Point d'orchestration prétentieuse ici, leur musique met en avant le silence et repose sur trois fois rien (une ligne de basse, quelques notes de guitare, deux voix qui se croisent et sussurent plus qu'elles ne chantent, une batterie discrète). Tout est dans l'équilibre des éléments, réduits à leur plus simple appareil et savament dosés. Sombre et intimiste, parcouru d'un lyrisme morbide, XX dégage une force mélodique insoupçonnée. A écouter absolument : "Crystalised".
21 - Coconut Records "Davy" : Après Liam Finn l'an dernier, c'est au tour de Coconut Records (projet musical de l'acteur Jason Schwartzman) d'entretenir la flamme sacrée des Beatles et de réveiller avec une grâce absolue le fantôme du regretté Eliott Smith. A écouter absolument : "Is This Sound Okay ?".
22 - Grizzly Bear "Veckatimest" : ces chouchous des critiques rock des années 2000 signent, avec Veckatimest, une merveille d'album ouaté, aux compositions gracieuses et habitées qui ne livrent leurs secrets qu'après plusieurs écoutes. A écouter absolument : "All We Ask".
23 - Bosque Brown "Baby" : Mara Lee Miller, alias Bosque Brown, parfaite inconnue de ce côté de l'Atlantique, pourrait bien marcher tout droit sur les traces d'Alela Diane. Débarquée de nulle part (du Texas, plus précisément), elle fait ici des merveilles et illumine de sa voix chacun des morceaux de ce somptueux disque. A écouter absolument : "Went Walking".
24 - Sia "Some People Have Real Problems" : entendue auparavant chez Zero 7, la chanteuse australienne Sia poursuit avec succès son escapade solo avec ce troisième album envoûtant. Rappelant par moment la verve de Nicole Atkins, Some People... révèle un grand talent et une voix irrésistible. A écouter absolument : "I Go To Sleep".
25 - Naomi Shelton & The Gospel Queens "What Have You Done, My Brother" : non, ce disque ne vient pas d'être ressorti d'un carton, non il ne date pas de 1964 mais bien de 2009. Naomi Shelton et ses reines du gospel nous offrent un splendide disque de soul tout ce qu'il y a de plus classique, dans le plus pur esprit Motown. Oh yeah, baby. A écouter absolument : "What Have You Done".
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