Graham Coxon, artiste rock de l'année ? Non content d'avoir apporté sa contribution à ce qui sera, quoi qu'il advienne, l'un des disques de 2009 (Grace / Wastelands de Peter Doherty), puis d'avoir créé la sensation en acceptant (à la plus grande joie des fans) de rejoindre Damon Albarn et ses comparses de Blur pour une tournée très attendue, voilà que le brillant guitariste binoclard sort un album de toute beauté, déjà encensé aux quatre coins de la planète rock.
Rock ? Pas précisément, car après deux albums (Happiness In Magazines en 2004 et Love Travels At Illegal Speeds en 2006) faisant la part belle aux guitares électriques, Graham Coxon investit ici le territoire folk et livre un disque presque exclusivement acoustique. Lui qui ne jurait que par les groupes lo-fi américains semble être, de façon assez surprenante, tombé éperdument amoureux de sa guitare acoustique. Tout content d'avoir trouvé un nouveau terrain de jeu à explorer, le guitariste tente sur The Spinning Top d'en tirer toutes les possibilités sonores. Évitant à tout prix la facilité, Graham Coxon en ressort avec un jeu de guitare réinventé, faisant la part belle au finger picking et aux arpèges délicats là où il nous avait habitué à des accords de guitare incisifs.
Sans être un chef d'œuvre, et bien que ses disques précédents ne déméritaient pas, "The Spinning Top" (produit par Stephen Street, déjà aux manettes sur l'album de Doherty, et construit autour d'un concept fumeux dont personne ne se soucie vraiment) se révèle être le disque le plus consistant de l'ex-ex guitariste de Blur. Graham Coxon s'impose album après album comme un songwriter de plus en plus crédible, et réussit son pari d'exister en dehors de Blur.
"Look Into The Light", splendide titre d'ouverture, donne tout de suite le ton : on est quelque part entre Nick Drake (Five Leaves Left), le jeu de guitare de Woody Guthrie et le Beck de Sea Change. "In The Morning", elle, réussit l'exploit de parvenir jusqu'à huit minutes sans qu'on s'en rende vraiment compte. "Humble Man" et "If You Want Me" sont les deux titres évoquant avec le plus d'évidence la période Blur du guitariste. Ils rappellent par la même occasion aux mémoires défaillantes que Coxon est celui qui a écrit des chefs d'oeuvre de la trempe de "Coffee & TV" ou "Strange News From Another Star". Enfin, "November", sombre et bizarre, clôt l'album par une complainte touchante. Traversée par des choeurs magnifiques et d'étranges accords d'harmonium, elle dérange autant qu'elle séduit. On ne se lasse pas d'écouter la fin du titre, tout en douceur et en simplicité, où Graham Coxon, dans son plus simple appareil (guitare acoustique et voix), nous émeut.
Une des bonnes surprises de ce disque est la voix du guitariste. Parfois agaçante dans le passé, elle gagne ici en force en étant plus posée. Le disque aurait cependant gagné à être amputé de quelques titres soit un peu moins bons ("Sorrow's Army" - qui étonne par son jeu de guitare, mais se répète trop -, "Dead Bees", "Far From Everything", "Tripping Over") soit tout simplement dispensables ("Caspian Sea", la seule chanson vraiment mauvaise du disque). Mais il regorge surtout de compositions inspirées et aériennes ("Look Into The Light", "In The Morning", "Perfect Love"), de ballades raffinées et hors du temps ("This House", "Brave The Storm", "Home", "Feel Alright") et d'arrangements sobres mais judicieux. L'ensemble, quoi que parfois étrange, est d'une grande richesse et aboutit à un disque décontracté, apaisé et apaisant, qui se révèle au fil des écoutes.
Lire également la critique de l'album sur Froggy's Delight.
Rock ? Pas précisément, car après deux albums (Happiness In Magazines en 2004 et Love Travels At Illegal Speeds en 2006) faisant la part belle aux guitares électriques, Graham Coxon investit ici le territoire folk et livre un disque presque exclusivement acoustique. Lui qui ne jurait que par les groupes lo-fi américains semble être, de façon assez surprenante, tombé éperdument amoureux de sa guitare acoustique. Tout content d'avoir trouvé un nouveau terrain de jeu à explorer, le guitariste tente sur The Spinning Top d'en tirer toutes les possibilités sonores. Évitant à tout prix la facilité, Graham Coxon en ressort avec un jeu de guitare réinventé, faisant la part belle au finger picking et aux arpèges délicats là où il nous avait habitué à des accords de guitare incisifs.
Sans être un chef d'œuvre, et bien que ses disques précédents ne déméritaient pas, "The Spinning Top" (produit par Stephen Street, déjà aux manettes sur l'album de Doherty, et construit autour d'un concept fumeux dont personne ne se soucie vraiment) se révèle être le disque le plus consistant de l'ex-ex guitariste de Blur. Graham Coxon s'impose album après album comme un songwriter de plus en plus crédible, et réussit son pari d'exister en dehors de Blur.
"Look Into The Light", splendide titre d'ouverture, donne tout de suite le ton : on est quelque part entre Nick Drake (Five Leaves Left), le jeu de guitare de Woody Guthrie et le Beck de Sea Change. "In The Morning", elle, réussit l'exploit de parvenir jusqu'à huit minutes sans qu'on s'en rende vraiment compte. "Humble Man" et "If You Want Me" sont les deux titres évoquant avec le plus d'évidence la période Blur du guitariste. Ils rappellent par la même occasion aux mémoires défaillantes que Coxon est celui qui a écrit des chefs d'oeuvre de la trempe de "Coffee & TV" ou "Strange News From Another Star". Enfin, "November", sombre et bizarre, clôt l'album par une complainte touchante. Traversée par des choeurs magnifiques et d'étranges accords d'harmonium, elle dérange autant qu'elle séduit. On ne se lasse pas d'écouter la fin du titre, tout en douceur et en simplicité, où Graham Coxon, dans son plus simple appareil (guitare acoustique et voix), nous émeut.
Une des bonnes surprises de ce disque est la voix du guitariste. Parfois agaçante dans le passé, elle gagne ici en force en étant plus posée. Le disque aurait cependant gagné à être amputé de quelques titres soit un peu moins bons ("Sorrow's Army" - qui étonne par son jeu de guitare, mais se répète trop -, "Dead Bees", "Far From Everything", "Tripping Over") soit tout simplement dispensables ("Caspian Sea", la seule chanson vraiment mauvaise du disque). Mais il regorge surtout de compositions inspirées et aériennes ("Look Into The Light", "In The Morning", "Perfect Love"), de ballades raffinées et hors du temps ("This House", "Brave The Storm", "Home", "Feel Alright") et d'arrangements sobres mais judicieux. L'ensemble, quoi que parfois étrange, est d'une grande richesse et aboutit à un disque décontracté, apaisé et apaisant, qui se révèle au fil des écoutes.
Lire également la critique de l'album sur Froggy's Delight.
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