Pour fêter la sortie de son deuxième album, Evenfall, Sébastien Schuller s'offre un concert lumineux - quoi que parcouru de quelques longueurs - à La Cigale.
C'est la sympathique This Is The Kit (nom de scène de la chanteuse anglaise Kate Stables) qui ouvre la soirée. Seule sur scène avec sa guitare, elle distille de touchantes petites chansons folk sans prétention. Malgré une belle voix, nous n'irons pas plus loin qu'un regard bienveillant en ce qui nous concerne. Il y a encore du travail pour que cette chanteuse aux longues couettes natées rejoigne Alela Diane au panthéon des grandes voix folk.
Les roadies s'affairent lors du changement de scène, puis le rideau rouge se referme, nous laissant dans l'expectative. Après une bonne demi-heure, le groupe arrive. Sébastien Schuller se place tout devant, derrière son micro et ses multiples instruments et machines (claviers, sampler, guitare, ordinateur, ...). Sans plus attendre, ils entament "Open Organ", l'un des titres phares du nouvel album. Il démarre par une ligne de synthé rythmée et de délicates nappes de cuivres. Puis le chant fébrile et touchant du français vient délicatement s'ajouter et participer à ces splendides harmonies. On est sous le charme. Le son s'épaissit progressivement jusqu'à ce que la batterie fasse une entrée fracassante après un break réussi. Celui-ci fait partir la chanson et la rend aussi entraînante que mélodique. Sébastien Schuller ne nous avait pas habitué à pareil débordement d'énergie, et c'est tant mieux.
Le chanteur est accompagné de quatre musiciens (un guitariste, un clavier, un basssite/trompettiste et un batteur) qui serviront parfaitement les titres tout au long de la soirée. Ses curieux choix vestimentaires (jean/t-shirt/casquette) jurent avec la délicatesse de ses chansons, mais on ne lui en tiendra pas rigueur. Suivent "The Border" et "Balançoire", deux autres nouveaux titres qui sont encore une fois d'agréables surprises. On avait peur que les versions live de ses très belles compositions manquent d'envergure, ce n'est visiblement pas le cas.
Il faut dire que pour avoir vu Sébastien Schuller sur sa tournée précédente (après la sortie de son premier album Hapiness, en 2005), on pouvait avoir quelques craintes. Le chanteur avait paru peu sûr de lui, rongé par sa grande timidité, et on avait été déçu par les versions des (excellents) titres du premier album, un peu trop plates à notre goût. Ainsi, tout au long de la soirée, les nouvelles chansons passeront mieux l'épreuve du live.
Il y a beaucoup de chant sur Evenfall, contrairement au premier album qui était très instrumental. Les titres sont également beaucoup plus produits, servis par des arrangements très fouillés. Ce qui peut expliquer la dimension nouvelle du groupe en live. Cel dernier est visiblement très bon, la voix du chanteur est bien en place, il chante avec plus d'assurance qu'auparavant. Ce n'est toujours pas un monstre de charisme, mais il parle tout de même à plusieurs reprises avec le public, blague avec lui. Au final, les titres d'Evenfall joués au début du concert passeront mieux que celles du premier album. Sébastien Schuller semble avoir trouvé, avec ce véritable groupe de scène, une alchimie après laquelle il courrait depuis un moment.
Sébastien Schuller a retenu la leçon de sa tournée précédente, car les versions de "Sleeping Song" et "Tears Coming Home" executées juste après sont autrement plus convaincantes qu'il y a quelques années. Le public garde un lien affectif très fort avec les titres d'Hapiness, et chacun de ses extraits est accueilli avec joie. Mais le français a eu l'intelligence de remodeler ses compositions pour les rendre plus attrayantes sur scène. C'est tout à son honneur et c'est une vraie réussite. Du coup, le concert accuse très peu de temps morts, et ses chansons retrouvent une vraie fraîcheur.
Les projections de vidéos sur un écran géant rajoutent une touche supplémentaire à l'atmosphère poétique du concert : patineurs sur lac gelé, couples de danseurs, manèges de fête foraine,... Les films sentent bon la nostalgie et collent parfaitement à la mélancolie latente des titres de Sébastien Schuller. "Awakening", venue s'intercaller entre les deux extraits du premier album, enchante. La bizarre mais captivante "Edward's Hands" clôt avec brio l'excellente première moitié du concert, mais aurait gagné à être jouée dans une version plus courte. C'est un des défauts de la plupart des titres de Sébastien Schuller, et "Edward's Hands" annonce malheureusement une fin de soirée un peu longuette.
C'est donc cette première moitié de concert - véritablement passionnante - que nous retiendrons, tant le concert baisse en intensité et en qualité par la suite. A l'image d'Evenfall, beaucoup plus intéressant dans sa première partie, la suite du concert alternera entre le bon (l'introduction de "Midnight" - qui se vautre ensuite dans un brouillard progressif peu convaincant -, "Weeping Willow") et le moins bon. Le show accusera trop de longueurs pour parvenir à nous tenir éveillés jusqu'au bout. C'est dommage. On peut aussi regretter la curieuse absence de certains titres dans la set-list : pas de "Morning Mist" (le splendide titre d'ouverture d'Evenfall, point culminant de l'album), "Le Dernier Jour", "1978" pourtant trois de ses plus belles chansons. Curieux.
On était sorti de son concert précédent en se disant que Sébastien Schuller était un artiste à écouter chez soi, dans son canapé. Il nous a fait la preuve ce soir, pendant trois premiers quarts d'heure de toute beauté, qu'il valait la peine de se déplacer et de venir l'écouter sur scène.
Set-list : 01 Open Organ, 02 The Border, 03 Balançoire, 04 Sleeping Song, 05 Awakening, 06 Tears Coming Home, 07 New York, 08 Edward's Hands, 09 Battle, 10 Where We Had Never Gone, 11 Last Time, 12 Midnight / Rappel /13 Young, 14 Weeping Willow, 15 High Green Grass
Lire aussi la chronique du concert sur Froggy's Delight.
C'est la sympathique This Is The Kit (nom de scène de la chanteuse anglaise Kate Stables) qui ouvre la soirée. Seule sur scène avec sa guitare, elle distille de touchantes petites chansons folk sans prétention. Malgré une belle voix, nous n'irons pas plus loin qu'un regard bienveillant en ce qui nous concerne. Il y a encore du travail pour que cette chanteuse aux longues couettes natées rejoigne Alela Diane au panthéon des grandes voix folk.
Les roadies s'affairent lors du changement de scène, puis le rideau rouge se referme, nous laissant dans l'expectative. Après une bonne demi-heure, le groupe arrive. Sébastien Schuller se place tout devant, derrière son micro et ses multiples instruments et machines (claviers, sampler, guitare, ordinateur, ...). Sans plus attendre, ils entament "Open Organ", l'un des titres phares du nouvel album. Il démarre par une ligne de synthé rythmée et de délicates nappes de cuivres. Puis le chant fébrile et touchant du français vient délicatement s'ajouter et participer à ces splendides harmonies. On est sous le charme. Le son s'épaissit progressivement jusqu'à ce que la batterie fasse une entrée fracassante après un break réussi. Celui-ci fait partir la chanson et la rend aussi entraînante que mélodique. Sébastien Schuller ne nous avait pas habitué à pareil débordement d'énergie, et c'est tant mieux.
Le chanteur est accompagné de quatre musiciens (un guitariste, un clavier, un basssite/trompettiste et un batteur) qui serviront parfaitement les titres tout au long de la soirée. Ses curieux choix vestimentaires (jean/t-shirt/casquette) jurent avec la délicatesse de ses chansons, mais on ne lui en tiendra pas rigueur. Suivent "The Border" et "Balançoire", deux autres nouveaux titres qui sont encore une fois d'agréables surprises. On avait peur que les versions live de ses très belles compositions manquent d'envergure, ce n'est visiblement pas le cas.
Il faut dire que pour avoir vu Sébastien Schuller sur sa tournée précédente (après la sortie de son premier album Hapiness, en 2005), on pouvait avoir quelques craintes. Le chanteur avait paru peu sûr de lui, rongé par sa grande timidité, et on avait été déçu par les versions des (excellents) titres du premier album, un peu trop plates à notre goût. Ainsi, tout au long de la soirée, les nouvelles chansons passeront mieux l'épreuve du live.
Il y a beaucoup de chant sur Evenfall, contrairement au premier album qui était très instrumental. Les titres sont également beaucoup plus produits, servis par des arrangements très fouillés. Ce qui peut expliquer la dimension nouvelle du groupe en live. Cel dernier est visiblement très bon, la voix du chanteur est bien en place, il chante avec plus d'assurance qu'auparavant. Ce n'est toujours pas un monstre de charisme, mais il parle tout de même à plusieurs reprises avec le public, blague avec lui. Au final, les titres d'Evenfall joués au début du concert passeront mieux que celles du premier album. Sébastien Schuller semble avoir trouvé, avec ce véritable groupe de scène, une alchimie après laquelle il courrait depuis un moment.
Sébastien Schuller a retenu la leçon de sa tournée précédente, car les versions de "Sleeping Song" et "Tears Coming Home" executées juste après sont autrement plus convaincantes qu'il y a quelques années. Le public garde un lien affectif très fort avec les titres d'Hapiness, et chacun de ses extraits est accueilli avec joie. Mais le français a eu l'intelligence de remodeler ses compositions pour les rendre plus attrayantes sur scène. C'est tout à son honneur et c'est une vraie réussite. Du coup, le concert accuse très peu de temps morts, et ses chansons retrouvent une vraie fraîcheur.
Les projections de vidéos sur un écran géant rajoutent une touche supplémentaire à l'atmosphère poétique du concert : patineurs sur lac gelé, couples de danseurs, manèges de fête foraine,... Les films sentent bon la nostalgie et collent parfaitement à la mélancolie latente des titres de Sébastien Schuller. "Awakening", venue s'intercaller entre les deux extraits du premier album, enchante. La bizarre mais captivante "Edward's Hands" clôt avec brio l'excellente première moitié du concert, mais aurait gagné à être jouée dans une version plus courte. C'est un des défauts de la plupart des titres de Sébastien Schuller, et "Edward's Hands" annonce malheureusement une fin de soirée un peu longuette.
C'est donc cette première moitié de concert - véritablement passionnante - que nous retiendrons, tant le concert baisse en intensité et en qualité par la suite. A l'image d'Evenfall, beaucoup plus intéressant dans sa première partie, la suite du concert alternera entre le bon (l'introduction de "Midnight" - qui se vautre ensuite dans un brouillard progressif peu convaincant -, "Weeping Willow") et le moins bon. Le show accusera trop de longueurs pour parvenir à nous tenir éveillés jusqu'au bout. C'est dommage. On peut aussi regretter la curieuse absence de certains titres dans la set-list : pas de "Morning Mist" (le splendide titre d'ouverture d'Evenfall, point culminant de l'album), "Le Dernier Jour", "1978" pourtant trois de ses plus belles chansons. Curieux.
On était sorti de son concert précédent en se disant que Sébastien Schuller était un artiste à écouter chez soi, dans son canapé. Il nous a fait la preuve ce soir, pendant trois premiers quarts d'heure de toute beauté, qu'il valait la peine de se déplacer et de venir l'écouter sur scène.
Set-list : 01 Open Organ, 02 The Border, 03 Balançoire, 04 Sleeping Song, 05 Awakening, 06 Tears Coming Home, 07 New York, 08 Edward's Hands, 09 Battle, 10 Where We Had Never Gone, 11 Last Time, 12 Midnight / Rappel /13 Young, 14 Weeping Willow, 15 High Green Grass
Lire aussi la chronique du concert sur Froggy's Delight.
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