Petit retour en arrière. En début d'année, à quelques jours d'intervalle, sont sorties deux remarquables compilations caritatives : War Child Heroes (par l'association War Child, dont le but est de venir en aide aux "enfants de la guerre" à travers le monde) et Dark Was The Night (une action de la Red Hot Organization, dont les diverses productions et contributions d'artistes servent à soutenir la lutte contre le SIDA). Ces deux causes humanitaires ont choisi de mettre en lumière leur combat par l'intermédiaire de deux compilations aux approches opposées. Le tout pour des résultats à la fois étonnants et inégaux, et des titres tour à tour brillants et décevants.
Là où les deux compilations se rejoignent, c'est sur leur casting prestigieux : Beck, Scissor Sisters, Lily Allen, Duffy, Elbow, TV On The Radio, Hot Chip, The Kooks, Estelle, Rufus Wainwright, Peaches, Yeah Yeah Yeahs et Franz Ferdinand pour War Child Heroes. Dark Was The Night, elle, est allée chercher un peu plus dans le rayon indé : David Byrne, José González, Bon Iver, Grizzly Bear, Antony, Feist, Sufjan Stevens, Arcade Fire, My Morning Jacket, Sharon Jones & the Dap-Kings, David Sitek, Cat Power, Andrew Bird, Conor Oberst et Blonde Redhead. Le point où elles divergent est sur le choix des titres. Pour War Child Heroes, des grand noms du rock et de la pop ont choisi une chanson de leur répertoire et le chanteur ou le groupe qui devait le reprendre. Pour Dark Was The Night, tous les artistes contactés ont délivré une chanson inédite, parfois sous la forme de duos assez improbables.
War Child n'en n'est pas à sa première production musicale. On se souvient avec émotion de leur compilation de 2006 (Help : A Day In The Life) et de la magnifique contribution de Radiohead ("I Want None Of This"). Elle comportait également un bel inédit de Coldplay ("How You See The World N°2"). Cette nouvelle compilation regorge de pépites avec, en tête, "Wonderful / Song For Children", ce chef d'oeuvre de Brian Wilson tiré du fameux Pet Sounds. Il est ici interprété par Rufus Wainwright, sans conteste la plus belle voix pop actuelle. Un vrai régal.
Les autres reprises ne sont pas en reste : de Beck reprenant Bob Dylan ("Leopard-Skin Pill-Box Hat"), en passant par les Scissor Sisters chantant "Do The Strand" (Roxy Music) en version paillettes, le "Live And Let Die" de McCartney revisité par Duffy, Peaches mettant toute sa hargne dans "Search And Destroy" (Iggy Pop), les Yeah Yeah Yeahs délaissant les synthés envahissants de leur dernier album et retrouvant l'esprit rock de leurs débuts sur "Sheena Is A Punk Rocker" (Ramones), et jusqu'au feu d'artifice final (une version flamboyante du "Call Me" de Blondie par Franz Ferdinand), la qualité d'ensemble est remarquable.
Même les Kooks parviennent à sortir enfin une chanson écoutable (il faut dire qu'ils reprennent "Victoria" des Kinks, pas vraiment la plus mauvaise des chansons pop). Les versions de"Superstizion" (Stevie Wonder) par Estelle et de "You Belong To Me" (Elvis Costello) par This Like s'écoutent également avec plaisir. A l'inverse, on est moins emballé par les titres de Lily Allen ("Straight To Hell" des Clash), Elbow ("Running To Stand Still" de U2), TV On The Radio ("Heroes" de Bowie), Hot Chip ("Transmission" de Joy Division) et Hold Steady ("Atlantic City" de Bruce Springsteen).
Si notre préférence va à War Child Heroes, la compilation Dark Was The Night ne démérite pas pour autant. Curieusement, ce sont les noms les plus attendus qui décoivent (Arcade Fire, My Morning Jacket, The National, David Sitek). Dans un autre genre, on retire d'autres confirmations de cette compilation : malgré nos multiples tentatives, on accroche toujours aussi peu avec la folk fantomatique de Bon Iver. De plus, on est décidemment toujours aussi allergique à la voix maniérée et cotonneuse d'Antony.
Mais cette compilation réserve de très belles surprises : David Byrne et Dirty Projectors ("Knotty Pine", qu'on croirait composée par The Coral), les magnifiques ballades "Train Song" (Feist et Ben Gibbard) et "Deep Blue See" (Grizzly Bear), la version habitée de la très souvent reprise "Feeling Good" de Nina Simone (par My Brightest Diamond), la bizarre mais jolie collboration entre Feist et Grizzly Bear ("Service Bell"), l'impressionnante mini-symphonie pop de Sufjan Stevens ("You Are The Blood"), "Inspiration Information" de Sharon Jones & the Dap-Kings, "The Giant of Illinois" (Andrew Bird) et la très belle "Lua" (Conor Oberst & Gillian Welch).
L'ensemble est sans doute un peu trop long et le résultat trop inégal, mais l'initiative est à saluer. En faisant le tri et en mettant aux oubliettes une bonne moitié des titres, on arrive à un disque d'une douzaine de chansons très agréable à écouter.
Lire également la critique de ces compilations sur Froggy's Delight.
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