Chez Cocoon, on vient d'un pays s'appellant Panda Mountains, on a 5 ans et c'est très bien comme ça, on croit encore au Père Noël, on n'a pas envie de grandir, et on le dit.
Dans les chansons de Cocoon, on croise un alpiniste qui a perdu ses pieds, un garçon qui se ballade à dos de baleine, un fanatique de sushi, un collectionneur de panda en peluche, et des enfants qui ont des cadeaux de Noël pourris.
Dans les clips de Cocoon, on voyage à dos de panda, on fait du ski à dos de panda, et puis le panda volant nous prend en stop avec son avion magique. Mais dans les clips de Cocoon, on joue aussi du ukulele en mangeant un pique-nique dans la forêt avec un castor empaillé sur la tête, et puis après on joue à colin-maillard pendant que les petits esprits de la forêt volent le ukulele pour construire leur totem.
En fait, Cocoon, c'est un peu comme si la magie, l'innocence et la mélancolie des films de Michel Gondry se réincarnaient en chansons. C'est un peu aussi comme si Neil Young se transformait en Bisounours et devenait un super héro de la musique folk avec sa guitare aux pouvoirs magiques.
Et puis surtout, dans les concerts de Cocoon, il y a beaucoup d’humour, de second degré, de rires, de complicité, on ne se prend pas au sérieux, et c'est très bien comme ça.
Déjà vus début Juillet 2008 à Solidays, Cocoon se présente ce 29 Janvier au Trabendo pour un concert privé filmé par Virgin 17 (ça s'appelle les Trabendo Sessions, on a déjà eu l'occasion d'y voir – entre autres – Oliviz Ruiz, IAM et Yael Naim). Voir un concert filmé est toujours particulier, la présence des caméras pouvant être assez déstabilisante au début. Le décor est cul-cul à souhait, l'ambiance détendue.
Cocoon arrive ici gonflé à bloc et en bout de route après une tournée triomphale à travers la France, et notamment un Olympia archi-complet début janvier. En perspective : des vacances et l'enregistrement du "toujours difficile" second album. Depuis la fin de l'année 2008, deux musiciens de scène (un bassiste et un batteur) se sont ajoutés au binôme pour leurs concerts, et leur prestation s'en trouve grandement enrichie : cela donne plus de profondeur à leurs chansons et ajoute une dynamique qu'ils avaient parfois peine à trouver à deux lors de leurs concerts.
En effet, leur set à Solidays, bien que très sympa, mignon tout plein, avec des harmonies très jolies et des chansons souvent très belles voire magnifiques, pouvait par moments sembler un peu plat ou répétitif. Car même si on a beaucoup aimé leur album ("My Friends All Died In A Plane Crash", sorti en octobre 2007) et même si le gigantisme des festivals ne se prête pas exactement à la fragilité et à la finesse de leurs mélodies, force est d'avouer que chez Cocoon, la frontière entre le beau et le "cul-cul" semble parfois fragile. Leur concert à Solidays avait légèrement renforcé cette impression. Dans le cadre intimiste et à dimension humaine du Trabendo, nous espérons de tout coeur que le groupe nous démontrera le contraire.
Car Cocoon, malgré tout ce qui pourrait agacer chez eux, on a envie de les aimer. Pourquoi ? Déjà parce que leurs chansons sont sacrément bonnes, ce qui n'est pas négligeable. Ensuite, parce que Mark Daumail, le mignon chanteur-guitariste (au sourire carnassier évoquant irrésistiblement le chat Chester d'Alice au pays des merveilles) a 24 ans, que Morgane Imbeaud, la sensuelle pianiste-chanteuse qui complète le duo n'a que 21 ans, et que cette jeunesse, cette envie de croquer la vie à pleines dents, cette spontanéité et cette naïveté les rendent touchants et attachants (leurs longs dialogues absurdes entre chaque chanson sont parfois si drôles qu'on se surprend à les attendre avec un malin plaisir). Pour couronner le tout, sur scène, leur complicité crève les yeux à chaque instant. Vous l'aurez compris, là réside sans doute le secret de leur réussite : ils chantent bien, ils dégagent une empathie folle et, pour ne rien gâcher, ils sont tous les deux beaux comme des Dieux.
Au final, ce concert au Trabendo a confirmé tous nos espoirs. L'arrivée du batteur et du bassiste a ajouté aux chansons les couleurs qui manquaient aux versions interprétées en formation réduite. "My Friends All Died In A Plane Crash" est joué dans son intégralité et le groupe offre en avant-première quelques chansons du futur second album qui, annoncent-ils, ne parlera que d'animaux marins (sans rire). Il semblerait que Cocoon ait renvoyé ses pandas en Chine. Difficile de juger les nouveaux titres sur une seule écoute, mais pas de révolution : on reste dans la droite lignée des précédents (arpèges de guitare tout en délicatesse, splendides harmonies vocales, mélodies soyeuses, et, donc, animaux marins). Au final, un excellent concert où le groupe montre un réel plaisir à évoluer sur scène malgré des mois et des mois passés sur la route, leurs pop-song raffinées faisant mouche à tous les coups. Leur prestation nous procure également l'occasion de constater que, décidémment, "On My Way" est une chanson comme on en écrit une fois tous les dix ans. Avant d'entamer les premiers accords de la chanson, Mark Daumail sait que c'est gagné d'avance : elle emporte tout sur son passage et fait fondre le coeur de tous ses auditeurs. Seul point noir toutefois : si jolies qu'elles soient, les nouvelles chansons nous laissent penser qu'un jour ou l'autre, Cocoon va devoir évoluer pour ne pas tomber dans la redite. C'est là l'écueil que les deux Clermontois vont devoir s'atteler à éviter dans le futur. Nous n'avons qu'une chose à souhaiter à Cocoon désormais : reproduire avec leur prochain album la magie et le succès de "My Friends All Died In A Plane Crash".
Cocoon est un super groupe.
RépondreSupprimerMark Daumail est un musicien incroyable, j'ai vu qu'il allait produire le premier album de Greenshape un artiste qu'il a lui même découvert.
Les morceaux de Greenshape sont vraiment intéressant.
En plus on peut "co-produire" les morceaux de Greenshape sur le site Kisskissbankbank.com :
http://www.kisskissbankbank.com/projects/greenshape