On a découvert Of Montreal voilà deux ans avec "Hissing Fauna, Are You The Destroyer ?", album électro-pop complètement barré et psychédélique évoquant autant des Beach Boys robotisés que des Scissor Sisters sous acide et où Kevin Barnes, génie créatif et unique compositeur d'Of Montreal, laissait libre court à ses pulsions dépressives. Aussi bizarre qu'il puisse être (c'est même une de ses forces : il ne ressemble à rien de connu), on avait aimé ce disque sans réserves, et force est d'avouer qu'au final, notre opinion est plus réservée concernant leur dernier bébé en date, "Skeletal Lamping", sorti en 2008.
Certes, celui-ci reste de bonne facture mais, à force de vouloir trop prouver et impressionner, il finit par nous noyer sous un déluge d'informations musicales dont on n'arriver à attraper que quelques bribes au passage. Le schéma de pop-song que l'on retrouvait par moments et de façon détournée sur "Hissing Fauna..." fait parfois cruellement défaut ici, et l'on regrette que certaines des idées et des lignes mélodiques absolument magnifiques présentes sur "Skeletal Lamping" n'aient pas été davantage développées. Il y a parfois 30 idées par morceau, ce qui est beaucoup trop : en toute honnêteté, on a du mal à suivre.
En fait, les chansons sont tellement complexes et intègrent tellement de structures rythmiques, de parties, de tempos, d'ambiances, de mélodies différentes qu'au final elles ressemblent surtout à des kaléidoscopes géants qui, à force de partir dans trop de directions finissent par nous perdre voire nous lasser. On a parfois le sentiment d'une virtuosité inutile, comme si Kevin Barnes ne savait que faire de sa boulimie créative et refusait délibérément d'opérer des choix, des coupes franches dans ses chansons pour les rendre accessibles. Il exprime aussi par là un rejet en bloc du format pop et de son sacro-saint dyptique couplet-refrain. Cette démarche est fort louable, mais sans doute est-il allé un peu trop loin cette fois-ci : en ce qui nous concerne, son dernier album est un peu trop barré pour qu'on arrive totalement à comprendre.
Le concert consiste en un show décalé où l'on croise des créatures déguisées et masquées de façon improbable (en tigre, en cochon rose, en guitariste ailé, en oiseau, en prètre, en diable, en créatures fantomatiques drapées de rose, etc...) dont certaines surgissent à plusieurs reprises pour mimer des scènes assez trash derrière un Kevin Barnes imperturbable dans son costume vert. Comme à son habitude, il se présente déguisé et maquillé façon Ziggy Stardust (pantalon noir, ceinture rouge à paillettes, chemise à jabot en soie et jaquette verte, souliers rouges vernis, maquillage bleu autour des yeux), et affiche derrière son micro une fausse nonchalance qui traduit une sacrée maîtrise. Sur scène, régnant sur son groupe, il semble à l'aise comme un poisson dans l'eau : il n'en rajoute pas, n'en fait pas des tonnes, reste concentré sur ses chansons, esquisse par-ci, par-là quelques pas de danse et dirige ce grand bordel en parfait chef d'orchestre. Le côté théatral du show convainc à moitié, mais correspond à l'image gentiment provocatrice du bonhomme qui ne semble pas gêné le moins du monde lorsqu'il revient pour le rappel, vêtu en tout et pour tout d'un... slip. L'occasion pour le groupe de clôre cette soirée par une reprise de "Take Me Out" à décorner les boeufs. Ca saute et ça se bouscule dans la fosse mais, bien qu'emballés par cette reprise, on ne peut s'empêcher de penser que tout ça reste un peu facile...
Au final, le concert était bon, mais il en ressort la même impression que sur disque : il apparaît vite que sur les nouveaux titres, on manque cruellement de repères, et on a régulièrement le sentiment d'être perdu. On retiendra donc surtout les titres de "Hissing Fauna, Are You The Destroyer ?" jouées ce soir au Bataclan ("Suffer For Fashion", "Sink The Seine", "Cato As A Pun", "Heimdalsgate Like A Promethean Curse", "Grolandic Edit", et "A Sentence Of Sorts In Kongsvinger") et qui, à eux seuls, valaient le détour.
Certes, celui-ci reste de bonne facture mais, à force de vouloir trop prouver et impressionner, il finit par nous noyer sous un déluge d'informations musicales dont on n'arriver à attraper que quelques bribes au passage. Le schéma de pop-song que l'on retrouvait par moments et de façon détournée sur "Hissing Fauna..." fait parfois cruellement défaut ici, et l'on regrette que certaines des idées et des lignes mélodiques absolument magnifiques présentes sur "Skeletal Lamping" n'aient pas été davantage développées. Il y a parfois 30 idées par morceau, ce qui est beaucoup trop : en toute honnêteté, on a du mal à suivre.
En fait, les chansons sont tellement complexes et intègrent tellement de structures rythmiques, de parties, de tempos, d'ambiances, de mélodies différentes qu'au final elles ressemblent surtout à des kaléidoscopes géants qui, à force de partir dans trop de directions finissent par nous perdre voire nous lasser. On a parfois le sentiment d'une virtuosité inutile, comme si Kevin Barnes ne savait que faire de sa boulimie créative et refusait délibérément d'opérer des choix, des coupes franches dans ses chansons pour les rendre accessibles. Il exprime aussi par là un rejet en bloc du format pop et de son sacro-saint dyptique couplet-refrain. Cette démarche est fort louable, mais sans doute est-il allé un peu trop loin cette fois-ci : en ce qui nous concerne, son dernier album est un peu trop barré pour qu'on arrive totalement à comprendre.
Le concert consiste en un show décalé où l'on croise des créatures déguisées et masquées de façon improbable (en tigre, en cochon rose, en guitariste ailé, en oiseau, en prètre, en diable, en créatures fantomatiques drapées de rose, etc...) dont certaines surgissent à plusieurs reprises pour mimer des scènes assez trash derrière un Kevin Barnes imperturbable dans son costume vert. Comme à son habitude, il se présente déguisé et maquillé façon Ziggy Stardust (pantalon noir, ceinture rouge à paillettes, chemise à jabot en soie et jaquette verte, souliers rouges vernis, maquillage bleu autour des yeux), et affiche derrière son micro une fausse nonchalance qui traduit une sacrée maîtrise. Sur scène, régnant sur son groupe, il semble à l'aise comme un poisson dans l'eau : il n'en rajoute pas, n'en fait pas des tonnes, reste concentré sur ses chansons, esquisse par-ci, par-là quelques pas de danse et dirige ce grand bordel en parfait chef d'orchestre. Le côté théatral du show convainc à moitié, mais correspond à l'image gentiment provocatrice du bonhomme qui ne semble pas gêné le moins du monde lorsqu'il revient pour le rappel, vêtu en tout et pour tout d'un... slip. L'occasion pour le groupe de clôre cette soirée par une reprise de "Take Me Out" à décorner les boeufs. Ca saute et ça se bouscule dans la fosse mais, bien qu'emballés par cette reprise, on ne peut s'empêcher de penser que tout ça reste un peu facile...
Au final, le concert était bon, mais il en ressort la même impression que sur disque : il apparaît vite que sur les nouveaux titres, on manque cruellement de repères, et on a régulièrement le sentiment d'être perdu. On retiendra donc surtout les titres de "Hissing Fauna, Are You The Destroyer ?" jouées ce soir au Bataclan ("Suffer For Fashion", "Sink The Seine", "Cato As A Pun", "Heimdalsgate Like A Promethean Curse", "Grolandic Edit", et "A Sentence Of Sorts In Kongsvinger") et qui, à eux seuls, valaient le détour.
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