Quelques mois après le EP CookieMachine, Pacovolume sort son premier album, Manhattan Baby. Lequel est à coup sûr l'un des tous meilleurs disques français de cette rentrée. C'est frais, c'est léger, c'est pop, et le tout dégage beaucoup de charme. Pacovolume, songwriter oenologue au parcours atypique, n'est pas pour ainsi dire un inconnu puisqu'il était déjà présent sur la compilation CQFD 2007 des Inrocks (pour la chanson "CookieMachine").
On découvre un univers bouillonnant aux influences anglo-saxonnes parfaitement assumées, avec beaucoup de guitare acoustique, un accent anglais sans tache, des ritournelles mélancoliques mais sans lourdeur et un vrai sens de la mélodie. Chaque titre impose un univers particulier, les arrangements sont recherchés et colorés (des cuivres, quelques claquements de doigt et un peu d'électro sur "4th Street Approximately", un ukulele, quelques touches de xylophone et des choeurs qu'Elliott Smith n'aurait pas reniés sur la magnifique "Judas", de splendides cordes indiennes sur l'ultime "Discontinued Things", ici et là des claps de main, des carillons, des claviers, des cordes,...). On sent percer le perfectionnisme de Pacovolume : rien n'est laissé au hasard sur ce disque. Même la très belle pochette attire l'oeil et éveille la curiosité.
Au petit jeu des influences, il apparaît que le multi-instrumentiste français a beaucoup de goût : il y a du David Bowie ("CookieMachine"), du Jarvis Cocker ("Ordinary Man") et du Win Butler ("Wolves") dans sa voix. On songe aussi à la B.O. de Once ("Tony Orlando and the Fantastic Five"). Son chant, gorgé de ferveur, développe un phrasé entraînant, ses refrains donnent des ailes : Pacovolume dispose indéniablement d'un vrai talent pour tisser des pièces pop.
A l'écoute de la très belle "Girl In The Choir" on manque de s'étrangler, mais non, on ne se méprend pas : il y a bien quelque chose en elle de Tennessee. Comme tout premier disque, Manhattan Baby charrie son lot de défauts : il manque notamment un ou deux singles évidents qui tireraient l'album vers le haut. On peut aussi déplorer quelques passages moins intéressants ("A Minor Peace", "Tony Orlando and the Fantastic Five") et un jeu de guitare parfois prévisible. Pacovolume flirte par moments avec la grandiloquence mais sans jamais franchir la limite. Il évite avec habileté bien des écueils et démontre une vraie maturité dès son premier essai.
Merci beaucoup pour ce post sur Pacovolume.
RépondreSupprimerC'est vraiment un artiste super intéressant, qui peut aller très très loin.
En plus j'ai découvert qu'on pouvait co-produire ces projets musicaux sur le site Kisskissbankbank.com :
http://www.kisskissbankbank.com/projects/pacovolume
Avis aux fans de Pacovolume comme moi ...