vendredi 15 mai 2009

Rock En Seine (Conférence de Presse 13 Mai 2009)

En ce mercredi 13 mai, alors que le soleil daigne enfin pointer son nez et nous offrir un avant-goût plutôt agréable de la chaleur qui nous attend dans quelques semaines, l’équipe de Rock en Seine accueille la presse web dans ses tous nouveaux locaux, non loin d’Oberkampf. L’occasion de faire le point sur le festival 2009, d’annoncer les nouveaux artistes rejoignant l’affiche, de détailler tous les à-côtés du festival mis en place cette année, et de répondre à quelques questions.

C’est François Missonnier en personne (ndlr : le directeur et fondateur du festival) qui nous reçoit dans son bureau. Clairement passionné et excité par ce qu’il fait, fan inconditionnel de rock, de BD et de photos, il apparaît souriant et détendu, confiant quant à l’édition 2009, et heureux d’en parler sous toutes ses coutures (au final, nous resterons une bonne heure à discuter avec lui). Voici le compte rendu de notre voyage au pays de Rock en Seine :

PROGRAMMATION :

Après les premières têtes d’affiches annoncées le 8 avril dernier en même temps que les dates du festival (28-29-30 Août 2009), de nouveaux artistes sont venus garnir l’affiche de cette 7ème édition : Macy Gray, Yeah Yeah Yeahs, Bill Callahan, Yann Tiersen, Calvin Harris, The Noisettes, Klaxons,


« Là, on a 90% de la programmation qui est dors et déjà connue. On se garde un ou deux « spots » bien au chaud pour accueillir d’éventuels projets de dernière minute, on fait ça depuis le début et ça nous a toujours plutôt réussi (…). 45 groupes au total : à chacun de piocher dans ce qui lui paraît le plus intéressant. Moi je suis hyper content de la programmation de cette année, je la trouve homogène, et en même temps bien diversifiée. Il y en a pour pas mal d’oreilles : ça va de groupes cultes aux jeunes pousses bien excitantes – qu’elles soient françaises ou anglaises – (Esser, Kitty Daisy And Lewis, Ebony Bones,...), en passant par les Avant-Seine.

Les styles des artistes programmés sont assez variés, ça va de groupes posés avec des mélodies assez douces à du rock plus énervé : comment en tenez-vous compte dans la programmation ?

« On fait toujours attention aux équilibres, pour qu’il y en ait un peu pour tous les goûts, et de manière à ce que plein de publics différents puissent retrouver des artistes qu’ils aiment. Mais les gens ne sont pas enfermés dans des boîtes : la grande majorité du public est capable de prendre son pied sur Faith No More mais également d’apprécier un show de Vampire Weekend qui va être dans un autre esprit (…). Au sein d’une même journée, on fait en sorte de ne pas programmer en même temps des artistes qui sont dans les mêmes esthétiques musicales : on ne fait pas jouer Cheveu en même temps que les Eagles Of Death Metal. On essaie que les gens qui viennent pour un genre musical particulier puissent voir à peu près tous les groupes qui leur font envie. Malheureusement, parfois ça coince, ce n’est pas toujours possible. »

Cette année, la programmation contient des artistes qui, bien qu’ils aient une actualité, sont plutôt des groupes des années 90 (Oasis, The Offspring, The Prodigy, Faith No More), voire des années 80 (Madness). Est-ce un choix d’avoir des artistes plus anciens, qui appellent un autre type de public que MGMT ou Klaxons par exemple ?

« C’est un choix de faire les deux. Ne faire que ça, c’est trop regarder dans le rétroviseur, et faire juste les artistes de l’année, c’est aussi se priver de la possibilité d’avoir des groupes devenus cultes. Pour moi, le rock, c’est bien sûr les projets les plus excitants de l’année qui ne quittent plus la platine pendant des semaines, mais c’est aussi les légendes. »

Ça permet de toucher deux générations différentes ?

« Oui, c’est toucher les générations différentes, mais c’est aussi les repères : Oasis a lancé un truc dans les années 90 qui est toujours là et puis c’est un immense groupe de scène. Le premier critère commun des groupes programmés, c’est la puissance scénique, il faut que ce soit avant tout des bons concerts. Et puis ce sont des groupes avec de l’actualité, y compris Madness, qui est le plus culte puisque datant des années 80 et qui a un album qui sort fin mai. Là c’est une légende du ska, du rock au sens large qui jouera, et je trouve que c’est un beau clin d’œil, je suis hyper excité de les voir, comme plein de gens qui ne les ont jamais vus. Oasis, ils sont dans l’actualité, ils n’en sont jamais trop sortis. Mais avec Faith No More, on est plus dans l’événement avec cette reformation à laquelle on ne croyait pas, et on est vraiment dans le culte. Je suis le premier impatient de voir ça ! »

Vendredi 28 : Oasis, Bloc Party, Vampire Weekend, Yeah Yeah Yeahs, James Hunter, Just Jack, Bill Callahan, Madness, Amy McDonald, Vitalic, Keane, Asher Roth, The Tatianas, Gush,



Samedi 29 : The Offspring, Faith No More, Birdy Nam Nam, The Horrors, Calvin Harris, Yann Tiersen, The Noisettes, School Of Seven Bells, Ebony Bones, Esser, Kitty Daisy And Lewis, Cheveu, Jill Is Lucky,…




Dimanche 30 : MGMT, Eagles Of Death Metal, Macy Gray, Klaxons, The Prodigy, Sliimy, Metric, Robin McKelle, Sammy Decoster, Patrick Wolf, Baaba Maal, Hypnotic Brass Ensemble, Lilly Wood And The Prick, Hindi Zahra,…


AVANT SEINE :

Les 6 groupes sélectionnés cette année :

Hindi Zahra

Jil Is Lucky

Gush

Lilly Wood And The Prick

Cheveu

The Tatianas

« C’est une opération qu’on a montée avec la Région Île de France, qui est le premier partenaire du festival depuis l’origine. L’objectif des Avant Seine est de poser sur les scènes du festival, intégrés à la programmation officielle, 6 artistes de la mouvance pop-rock (c’est-à-dire qui respectent la programmation et les esthétiques musicales de Rock en Seine), qui sont franciliens, et qui jouent dans la cadre de Rock en Seine avec un dispositif de communication et de promotion qui est complètement adapté à eux (…). Ils vont jouer devant 5000 personnes (…). On a tout un dispositif qui veille à accentuer l’effet de promotion des groupes, notamment ce que l’on fait en partenariat avec Télérama, où les artistes figureront sur une compilation des Avant Seine qui sera distribuée à 80 000 exemplaires avec le Télérama de la fin du mois d’Août. Ils seront donc déjà disques d’or... »

« Cette fournée 2009 des Avant Seine me plait bien car, au même titre que l’on essaie de faire en sorte que le festival soit varié dans ses propositions artistiques, cette sélection est extrêmement diversifiée : ça va de la pop toute fragile et touchante de Lilly Wood And The Prick, au rock beaucoup plus hardcore de Cheveu, en passant par la voix old soul d’Hindi Zahra, et la pop des Gush, ça part dans plein de directions, et les projets sont chouettes. »

Comment ces six groupes ont-ils été sélectionnés ?

« Par un jury dans lequel on retrouev Fred Peguillan, rédacteur en chef du « Sortir » de Télérama, Edgard Garcia, directeur du Zebrock, Pascal Stirm, directeur de la salle de concert EMB à Sannois (qui fait partie du RIF), et Matthieu Tessier, éditeur chez Warner Chappell (…). C’est vraiment avant tout les goûts de chacun qui parlent, et on s’y retrouve plutôt bien en général ».

AMY WINEHOUSE & COMPEN-SATION :

« Concernant les suites de l’incident de l’an dernier (l’annulation d’Amy Winehouse), je ne peux pas franchement m’exprimer sur le sujet car nous sommes encore en train de discuter avec l’artiste et ses représentants sur le terrain juridique. Par rapport à ça, j’ai donc une obligation de réserve (…). Mais je peux rappeler que suite à l’annulation de dernière minute d’Amy Winehouse, le festival a mis en place l’an dernier un système de compensation qu’on a communiqué 2-3 jours après l’événement et qui visait à proposer aux 25 000 festivaliers qui étaient présents ce jour-là un avoir de 18€ à valoir sur l’achat de sa place pour Rock en Seine 2009. Initialement, les inscriptions pour les compensations était limitées au 31 Octobre 2008, puis on l’a prolongé au 31 Décembre et enfin, pour aller vraiment dans le sens des gens qui désiraient revenir au festival, on l’a de nouveau repoussé jusqu’à début mai, c’est-à-dire un mois après le dévoilement des têtes d’affiche du festival. Maintenant, les gens qui se sont inscrits ont jusqu’au 30 juin pour faire valoir leur réduction. Je rappelle également que la compensation n’est pas nominative. »

Au niveau du budget, cela n’a-t-il pas été assez compliqué de mettre en place ce système de compensation ?

« Cela nécessite administrativement une organisation, et sur le plan financier, c’est effectivement un petit peu tordu. Ça a été très compliqué de le mettre en place très rapidement en septembre dernier, mais on se devait de le faire, et après on a suivi le processus jusqu’au bout. »

Le fait de reporter la date de l’inscription pour pouvoir bénéficier de l’avoir de 18€, est-ce dû au peu de demandes enregistrées ?

« Non, vraiment pas, il y a plusieurs milliers de personnes qui y ont souscrit. Après, le dispositif étant assez original – car inhabituel –, il y a des gens qui ont laissé passer la date limite, et qu’on a pas voulu pour autant laisser de côté. Puis, lorsque l’on a dévoilé la programmation de l’édition 2009, il y a aussi des gens qui se sont dit que, finalement, ils étaient intéressés. Et ceux-là non plus, nous n’avons pas voulu leur dire non. »

Les 25 000 présents n’étaient pas tous venus voir Amy Winehouse…

« Non, c’est vrai. Sur les 25 000, il y avait déjà pas loin de 10 000 forfaits 3 jours. »

DATES DU FESTIVAL :

« Nous avons un calendrier assez atypique en France avec ce positionnement tout à la fin de l’été (…). Cette année, nous avons changé notre fusil d’épaule sur certains points du mode de fonctionnement du festival, et notamment la programmation. Précédemment, on était très souples sur le fait de fixer les dates du festival, et on allait là où les artistes qui nous intéressaient étaient disponibles. C’est pour ça par exemple qu’il nous arrivait de programmer le festival un jeudi, comme l’an dernier pour R.E.M., ou auparavant pour les Pixies (…). Mais on s’est rendus compte l’an dernier que ça compliquait pas mal la vie des festivaliers, et notamment pour les spectateurs de province. (…) C’est étonnant, mais c’est vrai depuis le début du festival : un spectateur sur trois vient de province. On a également une part d’étrangers qui est de plus en plus importante (des gens venant d’Angleterre, d’Espagne, voire d’Australie), elle était notamment de 10% sur l’édition précédente (…). On a donc décidé cette année de faire les choses un peu dans l’autre sens, c’est-à-dire de fixer à l’avance les dates du festival au dernier Week-End du mois d’Août. On s’est concentré d’abord sur le samedi et dimanche, puis on a eu la possibilité de faire une troisième journée le vendredi. Sur ce plan, nous restons sur notre ligne, à savoir que pour nous, 3 jours est notre formule de festival idéale (…), mais l’idée est de proposer trois jours uniquement si on a suffisamment de matière artistique et de propositions de groupes pour les occuper de manière intéressante. Et c’est ce qu’on a pu faire cette année. »

AUTOUR DU ROCK :

« On a initié ce concept en 2004, car pour nous un festival, ça va au-delà d’une addition de concerts. C’est aussi partager une expérience, et il était pour moi intéressant de proposer d’autres activités, d’autres animations, et puis d’autres regards artistiques sur le rock. C’est comme ça qu’est né Autour du Rock, dont le principe est de montrer, dans le cadre d’installations, de projections, etc… à l’intérieur de Rock en Seine toutes les passerelles que le rock a pu entretenir depuis l’origine avec d’autres disciplines artistiques que la musique. »

Rockfolio : « Le principe est de mettre à l’honneur le talent d’un photographe qui travaille sur la matière rock (…). On a commencé avec Claude Gassian en 2004, ce qui était un rêve absolu pour moi. Puis Claude, du jour où il a accepté, a vraiment lancé ce projet qui, depuis, ne s’est jamais arrêté (…). On a eu Philippe Levy, Jean-Baptiste Mondino, Craig Robinson et Youri Lenquette l’an dernier. Cette année, c’est Robin qui est le photographe invité de Rockfolio, autour d’un projet original intitulé « Lift’In ». Robin est le photographe officiel de « l’Album de la Semaine », émission de Canal + dans le cadre de laquelle il a initié depuis trois ans un rite avec les artistes invités : il les photographie pendant une minute dans un monte-charge (…). L’exposition installée à Rock en Seine présentera 60 tirages d’artistes allant de Björk à Kasabian, en passant par Iggy Pop. »

Rock’Art (nouveauté) : « C’est un nouveau projet, un peu fou, dont le principe est de mettre à l’honneur l’illustration. Au Canada et aux Etats-Unis notamment, bien souvent les artistes font appel à des illustrateurs pour faire leurs affiches de concert, ce qui arrive très rarement en France. Ce sont des œuvres d’art uniques où le graphiste met sa créativité au diapason du projet du musicien. Ça donne des choses magnifiques, et je trouve que ça serait bien que ça se développe un peu en France. Donc on va faire cette opération amusante et – j’espère – jolie pour mettre en avant le travail des illustrateurs. Le principe est le suivant : on a proposé à 45 dessinateurs – connus et pas connus, du monde la BD et du monde de l’illustration,… – de créer une affiche originale pour chacun des artistes présents à Rock en Seine (…). Ces 45 affiches seront exposées dans l’enceinte du festival. Parmi les dessinateurs qui ont déjà accepté de participer à ce projet, il ya Luz, Bastien Vives, Riad Sattouf, Lewis Trondheim, Julien Solé,…Il en manque encore quelques uns. »

Les illustrateurs ont déjà commencé à travailler ?

« Non, là on est justement en train de discuter pour savoir qui dessine quel artiste. Mais on ne va obliger personne, car ça ne peut marcher que si le dessinateur est inspiré par l’artiste. »

Mini Rock en Seine (pour les enfants) : « On reconduit une autre de nos opérations emblématiques : Mini Rock en Seine, qu’on a lancé l’an dernier grâce à l’aide du Conseil Général des Hauts-de-Seine (…). D’une part, l’accès au festival est gratuit pour les enfants de moins de 10 ans, d’autre part, le projet Mini-Rock vise à ce que les enfants, plutôt que de seulement accompagner leurs parents, vivent eux aussi leur première expérience de festival. Mini-Rock est donc un festival dans le festival, dimensionné pour accueillir une centaine d’enfants par jour. C’est notre partenaire Cafézoïde (café culturel pour les enfants dans le 19ème à Paris) qui va se charger de l’encadrement. Mini-Rock, c’est un village fermé, loin des scènes, avec plein d’activités autour du rock : un musée du rock, des ateliers de déguisement, d’autres pour pratiquer les instruments, les mix, il y aura un bal rock et, évidemment, des spectacles avec des groupes spécialistes jeune public mais avec des esthétiques rock & roll. L’entrée à mini-rock est également gratuite, mais étant donné le nombre de places limitées, il est conseillé de s’inscrire. »

Rock en Bulles : « Ce sont des dessinateurs qui croquent les concerts pendant le festival, font des dessins de scène de la même façon qu’il y a des photos de scène. Ce sera encore une fois reconduit cette année

Les dessins sont diffusés sur les écrans géants de la Grande Scène entre les concerts, et sur le site de rock en seine après le festival.

Ces dessins sont souvent très drôles, très bien faits, et très intéressants, mais étant diffusés uniquement sur les deux grandes scènes entre deux concerts, ce n’est pas toujours possible de les voir. Avez-vous pensé à un dispositif à mettre en place pour qu’ils soient visibles à d’autres endroits et à d’autres moments ?

« C’est vrai que c’est frustrant, parce qu’en plus ça passe très vite sur les écrans géants. On réfléchit à les poser sur un stand, il pourrait y avoir des expositions d’originaux, des rencontres avec les dessinateurs,… Mais on les met aussi sur notre site après le festival, pour pouvoir revivre le festival en dessin.»

Rock’Chroniques : Après cinq années, le projet Rock en Strophes laisse sa place à Rock’Chroniques. Organisé en partenariat avec la ville de Saint-Cloud, les Rock’Chroniques consistent en un carnet de voyage (constitué de comptes rendus, croquis, photos, collages,…) où les chroniqueurs devront montrer le festival sous un angle inédit.

Rock en Clips : cette opération invite à se pencher sur les dix meilleurs clips de l’année sélectionnés par l’équipe de rock en seine et les internautes, et diffusés sur les écrans du festival.

CAMPING : « il est mis en place depuis 4 ans, n’est accessible que sur inscription et est réservé aux titulaires des pass 3 jours. Il reste encore un peu de place, mais il est souvent complet à la fin. Comme on a de plus en plus d’amis européens qui viennent vivre Rock en Seine, le camping se remplit de plus en plus rapidement et est complètement cosmopolite. »



DOMAINE NATIONAL DE SAINT-CLOUD :

Vous n’avez pas eu trop de problèmes, au début, et même maintenant, pour obtenir les autorisations d’organiser votre festival au Domaine National de Saint-Cloud ? C’est un lieu vraiment superbe, chargé d’histoire, et on peut aisément imaginer que l’idée que 30 000 festivaliers viennent en fouler la pelouse chaque année a pu faire grincer des dents…

« Non, ça se passe très bien même si à l’origine ça a pris beaucoup de temps, il a fallu beaucoup de discussions, de négociations avec l’administration du Domaine avant d’avoir le feu vert. Mais ça s’est fait dans le bon sens et toujours avec bon esprit, et je tire d’ailleurs mon chapeau à Gilles Bonnevialle qui est l’administrateur du Domaine qui, dès le début, trouvait que c’était bien de faire vire ce patrimoine exceptionnel (le Domaine National de Saint-Cloud est le premier site à avoir été classé monument historique par le patrimoine végétal). L’idée de Gilles était qu’il est de notre devoir de faire découvrir ce patrimoine aux jeunes générations. »

« C’est un site qui possédait toutes les caractéristiques que je recherchais : une capacité d’accueil de 30 000 personnes, accessible facilement par les transports en commun, et je voulais que ce soit un lieu vierge de toute histoire musicale. Mais une fois que nous avons obtenu l’autorisation, ça nous a posé deux types de contraintes : c’est un site de festival situé en plein milieu urbain, et deuxièmement, on a dû trouver comment créer une ville de 30 000 personnes avec ses scènes, ses bars, et toute sa logistique dans un monument historique dont les pelouses ont été dessinées par Le Nôtre. Ça nous a obligé à porter dix fois plus de soins à la construction du festival (…). Par exemple, l’an dernier on nous a informé qu’à la gauche de la grande scène, il y avait un carré de fleurs naissantes d’une espèce rarissime qu’on a dû protéger des 30 000 personnes qui dansaient sur les Raconteurs à 20 mètres de là (…). On fait en sorte à chaque fois de respecter le lieu, et c’est pour cette raison qu’ils continuent à bien vouloir de nous. »

Est-ce que le placement des scènes bouge d’une année sur l’autre ?

« Non. On trouve que ça fonctionne plutôt bien comme ça, elles sont complémentaires : on peut les faire jouer en même temps sans qu’il y ait des distances de marche trop importantes. La grande seine peut abriter 30 000 personnes, la moyenne 20 000 et la petite 8000. La programmation se fait en fonction de ces capacités d’accueil. La grande joue en même temps que la petite, et la moyenne (la scène de la cascade) joue seule (…).Mais on est un peu contraint par la géographie du lieu, et il n’y a pas mille scénarios possible d’implantation du festival. Mais on réfléchit, j’ai dans le projet d’installer une quatrième scène à terme, même si ça pose le problème de l’emplacement, et de l’articulation avec les autres scènes. Un festival, c’est un tout, ce n’est pas des éléments posés là où il y a de la place, il faut qu’ils fonctionnent les uns avec les autres. »

Contrairement à d’autres festivals, le son des concerts à Rock en Seine est plutôt bon…

« C’est vrai qu’on y porte pas mal d’attention, mais c’est compliqué, ça coûte des sous et ça demande beaucoup de réflexion. On fait aussi un gros travail sur la lumière. »

L'AFFICHE :

Est-ce que vous pourriez nous décrire cette affiche de l’édition 2009, ce qu’elle symbolise ?

« Toutes les affiches de Rock en Seine depuis 2004 ont été faites par des illustrateurs. A chaque fois ce sont des personnages, mais dans des courants d’illustration différents. Le sale môme de l’an dernier venait des comics des années 50, en 2006 c’était plus pop. Là cette année, avec ce personnage de ninja musicienne, on est plus dans un croisement entre les aplats de Marjane Satrapi et l’univers des mangas. Je trouve ce projet drôle, évocateur, c’est visuellement très réussi, bref, ça claque ! »

Cette affiche symbolise l’ambiance du festival, la programmation de cette année ?

« Non, parce que – et on le verra avec notre projet Rock’Art – je pense qu’il est impossible d’illustrer avec un visuel toute la diversité des 45 groupes qui jouent. »

Est-ce vous qui choisissez les illustrateurs ?

« Oui, c’est moi qui leur envoie des mails. C’est une des parties les plus sympas du boulot. Je connais beaucoup de noms d’illustrateurs et de dessinateurs car je suis fan de BD, j’en lis plein et je suis très intéressé par tout ce qui est illustration. Quand je tombe sur un portfolio d’artiste qui me plaît sur internet, je leur laisse un message, et ils sont en général tout de suite partants (...). Le patron du festival de BD d’Angoulême trouve notre initiative Rock’Art intéressante, et il va nous aider en la relayant auprès de dessinateurs que lui connaît. »

Pensez-vous reconduire ce projet Rock’Art les prochaines années ?

« J’espère ! On verra déjà si ça marche cette année, si les illustrateurs sont contents, si le public trouve que c’est chouette,… »

STAND ÎLE-DE-FRANCE :

« Ce stand est co-pensé par le festival, la région Île-de-France, et par le RIF (fédération des Réseaux de musiques actuelles en Île-de-France). Il a pour objectif de présenter aux spectateurs tout ce qui se passe dans tous les départements d’Île-de-France en matière de musique, de promouvoir les salles de la région et leur programmation. C’est également à ce stand que l’on peu rencontrer les Avant-Seine. »


Interview réalisée pour Froggy's Delight.

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